Depuis plus de dix ans, le quartier Kamatete 3, situé dans la commune Annexe de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, fait face à une grave pénurie d’infrastructures sanitaires. Ce quartier densément peuplé ne dispose ni d’hôpital encore moins de pharmacie, obligeant ses habitants à parcourir jusqu’à 15 kilomètres pour accéder aux soins de santé. Une situation alarmante qui persiste malgré la croissance démographique continue dans cette zone urbaine.
Le chef du quartier, Sébastien Semba, se dit dépassé par l’inaction des autorités locales.
« Cela fait plus de dix ans que nous réclamons un hôpital ou au moins une pharmacie pour nos besoins médicaux de base », a-t-il déclaré à Yabisonews.cd avant d’ajouter :
« La population augmente, les enfants tombent malades, et pourtant, aucune solution concrète n’a été apportée jusqu’à ce jour ».
Dans ce contexte de dénuement médical, les témoignages poignants des habitants viennent renforcer l’urgence de la situation. « Quand mon fils fait une crise de paludisme, je suis obligée de l’emmener jusqu’à la commune de Kampemba, ce qui me prend près de deux heures à pied », confie Madame Esther Kalanga, mère de trois enfants. « On a l’impression que notre quartier est oublié. »
Même constat pour Monsieur Kilima Bosco, un autre résident du quartier : « Un jour, ma femme a accouché à la maison faute de pouvoir atteindre un centre de santé à temps. C’est inacceptable qu’en 2025, on vive encore ça dans une grande ville comme Lubumbashi », a-t-il déclaré.
La société civile locale, de son côté, tire la sonnette d’alarme. « Il s’agit clairement d’un abandon total du quartier par les autorités sanitaires », dénonce Carine Mutond, cadre d’une organisation communautaire de santé.
« Nous avons interpellé à plusieurs reprises les décideurs, mais aucune réponse concrète ne nous est parvenue. C’est une atteinte grave au droit à la santé. »
La situation est d’autant plus préoccupante que Lubumbashi est actuellement confrontée à une épidémie de choléra. Dans un tel contexte, l’absence d’un système de santé de proximité met directement en danger la vie des enfants et des personnes vulnérables. Les risques de contamination et de propagation des maladies sont accrus dans un environnement sans encadrement médical.
« Les gouvernants doivent venir en aide à ce quartier, c’est important et nous sommes en pleine crise sanitaire. Aujourd’hui, la ville de Lubumbashi est touchée par le choléra. Voilà pourquoi c’est vraiment urgent. On compte sur vous, les autorités doivent être informées de cette situation », a insisté Carine Mutond.
Cedrick Katay Kalombo
