l’Union sacrée de la nation (USN), la plateforme présidentielle réagit vivement à la sortie du Front Commun pour le Congo (FCC) datée du 3 mai. En cause : la défense du statut et du sort judiciaire de l’ancien président Joseph Kabila Kabange.
Dans un communiqué signé par le, Secrétaire permanent et porte-parole de de l’Union sacrée André Mbata démonte point par point les arguments du FCC et remet en cause la légitimité morale et juridique de l’ex-chef de l’État.
Le porte-parole de l’Union sacrée André Mbata, ne mâche pas ses mots. D’après lui, Joseph Kabila, étant soupçonné d’être « auteur ou complice des infractions de haute trahison, d’assassinats, de meurtres, de viols, de vols et de pillages », ne mérite plus les égards traditionnellement accordés à un ancien chef de l’État.
« En se comportant de la sorte, l’ancien Président de la République ne mériterait pas d’être appelé Honorable, Excellence ou ‘Honoraire’ », rappelle André Mbata.
Et de trancher avec une formule cinglante : « Il ne pourrait malheureusement pas recouvrer le pouvoir présidentiel, sauf en remplissant la condition de mourir et de ressusciter le troisième jour sous une nouvelle identité. ».
La première ligne d’attaque de l’USN concerne la nature même du statut de Joseph Kabila. Le titre de « président honoraire », revendiqué dans le communiqué du FCC, est qualifié d’abusif.
« Le titre de Président de la République honoraire ou de Président honoraire ne figure nulle part dans la Constitution de la République », rappelle André Mbata.
Selon lui, seule la qualité d’«ancien Président de la République élu », prévue à l’article 104, confère à Joseph Kabila le statut de sénateur à vie et non une immunité absolue.
Mais c’est surtout la lecture du droit et les intentions politiques prêtées au FCC qui suscitent l’ire de l’Union sacrée.
« Le FCC serait miraculeusement devenu le chantre de l’État de droit démocratique après avoir été chassé de la présidence de la République par notre peuple », ironise le porte-parole.
L’USN accuse le camp de Kabila d’avoir instauré une gouvernance chaotique pendant plus de deux décennies, marquée par des « assassinats, meurtres, enlèvements, détentions et arrestations arbitraires ».
Le point de droit soulevé par le FCC à savoir la nécessité d’un vote des deux tiers du Parlement réuni en Congrès pour autoriser des poursuites est balayé comme étant sans fondement constitutionnel.
« Ce préalable n’a pas d’assise constitutionnelle mais parlementaire », affirme Mbata, estimant que la loi de 2018 qui l’instaure pourrait aisément être invalidée par la Cour constitutionnelle.
Il va plus loin en suggérant que le Sénat pourrait s’en passer « Pour éviter des dilatoires, le Sénat pourrait et devrait même se référer directement à la Constitution pour autoriser les poursuites contre un sénateur à vie. »
Plus grave encore, l’Union sacrée laisse entendre que le FCC serait complice de tentatives de déstabilisation du pays. Le fait que le lieu de signature du communiqué de Tshibanda ne soit pas précisé alimente les soupçons .
« En toute vraisemblance, un pays étranger ou un territoire congolais sous le contrôle de ses alliés de la coalition rebelle M23/AFC, avec l’appui du Rwanda. » Pour Mbata, l’appel à un « devoir républicain » mentionné dans le texte du FCC, fondé sur une interprétation douteuse de l’article 64 de la Constitution, n’est rien d’autre qu’un « acte d’aveu de complicité de haute trahison contre la Nation ».
Tout en dénonçant ce qu’elle qualifie de « pyromanie politique », l’USN accuse le FCC d’entretenir une « crise sans fin » qui rendrait toute contribution positive à la stabilité du pays illusoire.
Cependant, dans une ouverture inattendue, le communiqué se conclut par un appel à la réconciliation « L’USN se tient à la disposition du FCC pour l’aider à rejoindre le Bon Côté de l’Histoire », écrit André Mbata, qui invite l’ancienne plateforme présidentielle à « se doter d’un nouveau leadership véritablement nationaliste ».
CTMAMPUYA