M23 à Rutshuru : Plus 2 000 ménages des réfugiés congolais chassés de l’Ouganda

Plus de deux mille (2 000) ménages des réfugiés congolais ayant fui l’occupation de Bunagana par les combattants du Mouvement du 23 Mars (M23), ont été chassés de l’Ouganda.

L’information a été rapportée à yabisonews.cd, vendredi 9 septembre 2022, par la société civile de Rutshuru. Son président renseigne que parmi les réfugiés, les uns ont été torturés et les autres ont vu leurs abris incendiés en Ouganda. Jean-Claude Bambaze précise que ces milliers de citoyens sont actuellement basés dans le site Rwasha à Nyongera, dans le groupement Bukoma, chefferie de Bwisha. Selon lui, ces derniers traversent des conditions de vie difficiles et déplorables.

« C’est depuis le jeudi passé (1 septembre 2022, ndlr) que nos compatriotes réfugiés en Ouganda, ont été refoulés. Il y en a qui ont été torturés. Il y en a dont les abris ont été brûlés. On les contraignait de retourner à Bunagana, une zone occupée par le M23. Il y en a d’autres qu’on voulait contraindre d’aller dans des camps lointains. Ayant refusé, alors, ils ont été menacés et ils ont pris le chemin de retour en passant par la frontière de Kitagoma. Et pour l’instant, ils sont installés dans un site qu’on appelle Rwasha à Nyongera, vers Kiwanja. Il y a plus de 2 150 ménages qui sont dans le site. Ils sont dans une promiscuité. Ils attendent toujours de l’aide. Bref, leurs conditions ne sont pas bonnes« , a-t-il déploré.

Et d’ajouter : »Mais, on dénombre encore plus de 1500 ménages qui sont dans des familles d’accueil. D’autres sont allés à Goma, Lubero, un peu partout ».

Cet acteur des forces vives réclame l’intervention urgente du Gouvernement congolais et des organisations humanitaires pour venir en aide à ces nécessiteux.

« Nous demandons au Gouvernement congolais d’être responsable. Quand quelqu’un est nommé à un poste de responsabilité, il doit savoir assumer sa responsabilité. Ce n’est pas normal que les compatriotes soient chassés et que jusqu’à présent, on ne voit pas la mobilisation du Gouvernement. Donc, on demande au Ministre des affaires humanitaires de bien assumer son rôle, de bien vouloir venir en aide à ces déplacés. », a-t-il plaidé.

Occupation de Bunagana par le M23

Ça fera trois (3) mois, le 13 septembre 2022, depuis que Bunagana, cité frontalière entre la RDC et l’Ouganda, proche du Rwanda, est sous contrôle des combattants du M23. Le 13 juin dernier, plus de cent éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et deux de la Police Nationale Congolaise (PNC) avaient traversé la frontière vers l’Ouganda.

L’occupation de Bunagana par le groupe armé M23 a déjà provoqué le déplacement de milliers d’habitants vers des entités supposées sécurisées, dans le territoire de Rutshuru. D’autres se sont aussi réfugiés en Ouganda, craignant pour leur sécurité.

La société civile locale demande à l’armée de mener des offensives sérieuses contre les combattants du M23 pour les déloger de Bunagana.

Antony Blinken sur le conflit armé FARDC-M23-RDF

Le 11 août dernier, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken, avait appelé les Gouvernements congolais et rwandais à cesser de soutenir les groupes armés dans l’Est de la RDC.

Pendant ce temps, les échanges directs entre Kinshasa et Kigali menés sous l’égide de l’Angola seraient au point mort. À part des appels à la cessation des hostilités et une feuille de route signée par les deux (2) parties, rien de concret n’a été réalisé. Entre-temps, Bunagana et d’autres contrées de Rutshuru demeurent occupées. Kinshasa attend davantage du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour mettre la pression sur Kingali.

Fabrice Ngima