Le légendaire guitariste et compositeur Antoine Nedule Monswet, plus connu sous le nom de scène de “Papa Noël”, est décédé ce lundi 11 novembre 2024 à l’âge de 84 ans en France.
Né en 1940 à Léopoldville, l’actuelle Kinshasa, Papa Noël a marqué de son empreinte indélébile l’histoire de la rumba congolaise. Dès les années 1950, il s’impose comme l’un des virtuoses incontestés de la guitare, avec des compositions devenues des classiques, comme “Bakule Bakule” en 1956-1957, interprété par Philippe Lando Rossignol.
Dans les années 1960, il rejoint l’orchestre mythique “Les Bantous de la Capitale”, véritable patrimoine culturel du Congo-Brazzaville, où il démontre tout son talent de guitariste. En 1967, son propre groupe “Bamboula” remporte un concours musical à Kinshasa et représente le Congo-Kinshasa au prestigieux Festival Panafricain d’Alger.
Tout au long de sa carrière prolifique, Papa Noël a collaboré avec les plus grandes figures de la rumba congolaise, à l’instar du légendaire Franco Luambo Makiadi et de son orchestre OK Jazz, au début des années 1980. Ses compositions, empreintes de sonorités cubaines, ont marqué l’âge d’or de ce genre musical, véritable fierté nationale…
Malheureusement, les dernières années de sa vie ont été assombries par des difficultés personnelles. En janvier 2024, dans une vidéo devenue virale, Papa Noël, alors âgé de 83 ans, avait lancé un cri du cœur sur les réseaux sociaux, implorant le soutien des autorités congolaises.
Affaibli par la maladie et sans domicile fixe après que ses enfants aient vendu sa maison à Kinshasa, la légende de la guitare avait alors déclaré,
« J’ai fait 60 ans de travail au Congo Brazzaville et au Congo Leopoldville… aidez-moi s’il vous plaît, je suis dans la souffrance et je n’ai personne pour m’aider », avait-il alerté.
Noël Nedule était l’un des derniers témoins et acteurs de la période faste qui a vu naître et s’épanouir la rumba congolaise désormais inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Sa guitare de Papa Noël s’est tue, mais ses mélodies résonnent encore dans le cœur de tous les amoureux de la musique africaine.
C.T. MAMPUYA