Le concert caritatif “Solidarité Congo”, prévu à l’Accor Arena de Paris le 7 avril 2025, pourrait être annulé. La Mairie de Paris, Anne Hidalgo, a officiellement saisi le Préfet de Police pour demander son interdiction en raison des risques de troubles à l’ordre public liés aux tensions entre les communautés congolaise et rwandaise en France.
Face aux inquiétudes exprimées notamment par l’ambassade du Rwanda en France et plusieurs associations, Anne Hidalgo a saisi le Préfet de Police de Paris, Laurent Nunez, dès le 10 mars, pour lui demander d’interdire le concert.
Dans un communiqué officiel, la ville de Paris a justifié cette demande en raison des risques élevés de tensions et d’affrontements entre les communautés concernées.
« Si l’objectif du concert de soutien aux enfants victimes du conflit à l’est du Congo est évidemment louable, le choix de la date du 07 avril, Journée nationale de commémoration du génocide des Tutsi, est particulièrement mal choisi. Compte tenu des tensions existantes entre les communautés rwandaise et congolaise à Paris, ainsi que des propos négationnistes tenus par certains artistes programmés, la Maire de Paris estime que la tenue de ce concert à cette date est de nature à engendrer des troubles à l’ordre public », peut-on lire à travers cette lettre.
Annoncé comme un événement humanitaire en soutien aux enfants victimes du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le concert “Solidarité Congo” devait rassembler plusieurs artistes de renom, dont Gims, Youssoupha, Fally Ipupa et Angélique Kidjo, avec pour objectif de lever des fonds pour l’UNICEF.
Cependant, la date choisie pour cet événement coïncide avec la Journée nationale de commémoration du génocide des Tutsis, observée chaque 7 avril par la communauté rwandaise et reconnue officiellement par les Nations unies et la France.
Dès le début du mois de mars, plusieurs voix s’étaient élevées pour dénoncer ce choix de date, jugé inopportun en raison du contexte historique et des tensions entre la RDC et le Rwanda, exacerbées par le conflit actuel dans l’Est congolais impliquant le groupe armé M23.
Malgré ces pressions, les organisateurs du concert ont maintenu leur position, arguant que l’événement reste avant tout une initiative humanitaire et que la date avait été choisie en fonction de la disponibilité des artistes et de la salle.
« Ce concert, né d’un élan de solidarité, a momentanément été au cœur de l’actualité. Cette date choisie malencontreusement fut l’objet d’un débat malheureux. Face à cela, nous avons choisi de nous tenir à notre ligne directrice : rester fidèles à notre mission humanitaire et garantir la tenue de cet événement essentiel »
Ils affirment également que leur mobilisation dépasse les tensions politiques et historiques et qu’elle vise uniquement à apporter une aide concrète aux enfants victimes du conflit en RDC.
Les relations entre la RDC et le Rwanda restent extrêmement tendues. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23, responsables de violences meurtrières dans l’est congolais.
CTMAMPUYA