La porte-parole de Félix Tshisekedi a déclaré, mardi que Kinshasa a pris acte des négociations directes annoncées par l’Angola entre la République démocratique du Congo et le M23.
Sur le réseau social X, Tina Salama a rappelé le processus de Nairobi, comme l’existence d’un cadre préétabli visant à trouver des solutions à la situation sécuritaire dans la partie orientale de la République démocratique du Congo.
« Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli qui est le processus de Nairobi et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773 », a-t-elle déclaré en commentant le bref déplacement du président Félix Tshisekedi en Angola.
Mardi, Félix Tshisekedi et João Lourenço, le président angolais, se sont entretenus sur des consultations à « haut niveau », selon la présidence angolaise. À l’issue de cette rencontre, qui s’est déroulée à « huis clos » dans le palais présidentiel angolais, il a été annoncé que l’Angola, en tant que médiateur dans le conflit qui touche l’Est de la République démocratique du Congo, établira des contacts avec le M23 afin que les délégations de Kinshasa et du M23 mènent des négociations « directes ».
Cette annonce intervient alors que Félix Tshisekedi avait catégoriquement refusé de discuter avec les rebelles du M23 en raison de leur caractère « illégitime » et du soutien dont ils bénéficient du Rwanda.
Les négociations entre les deux parties sont annoncées alors qu’un sommet extraordinaire de la SADC doit examiner à nouveau la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, prévu pour demain jeudi. Lors du premier sommet, les chefs d’État membres de la communauté avaient exigé le retrait des troupes rwandaises du sol congolais et la fin des hostilités.
Lors des réunions du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), les membres permanents avaient appelé Kinshasa et le M23 à reprendre des discussions, soulignant l’impossibilité d’une issue « militaire » à la situation.
Depuis sa résurgence en 2021, la rébellion M23, appuyée par l’armée rwandaise, mène une guerre dévastatrice dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, ayant récupéré les chefs-lieux respectifs de ces deux provinces (Goma et Bukavu). La guerre menée par cette coalition a causé de nombreuses victimes civiles congolaises, entraîné l’arrêt des activités des aéroports de Goma et Bukavu, provoqué de nombreux déplacements d’habitants et conduit à des destructions massives d’infrastructures, y compris des hôpitaux et des écoles.
Michée Efoya
