Depuis janvier 2025, la zone de Mayangose est confrontée à la recrudescence des attaques attribuées aux hommes armés qui seraient des combattants des Forces Démocratiques Alliées (ADF), dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo.
Au cours de ces attaques, l’on déplore des enlèvements, tueries des populations civiles majoritairement agricultrices et pillages des biens. Ces attaques ont provoqué les déplacements et la paralysie des activités champêtres dans cette zone qui ravitaille en produits viviers les villes de Beni, Butembo et ailleurs.
La Coordination urbaine de la Société civile de Beni est « préoccupée » par cette recrudescence des tueries à Mayangose, après plusieurs années d’accalmie. John Lwatsirene, Rapporteur général de cette organisation citoyenne, craint la pénurie alimentaire.
« Nous sommes en train de décrier ces tueries qui se passent dans la zone de Mayangose. Autour de ces tueries, il y a une zone d’ombre qui plane, on ne sait pas jusqu’à maintenant, si réellement ce sont les ADF qui sont en train d’égorger les gens, ou soit, les autres groupes armés ; il y a donc du flou. Nous recommandons aux autorités compétentes d’accélérer les enquêtes pour que la vérité soit présentée à la population. Autre chose, nous sommes en train de regretter que la zone soit attaquée. Ça aura de l’influence ou de l’impact sur le panier de la ménagère et sur la restauration de la population de la zone », a-t-il dit.
Actuellement, sur le marché de Beni, les prix des denrées alimentaires ont subi une majoration. Par exemple, une botte des feuilles de manioc est passée de 500 à 1000 Francs congolais, un kilogramme de haricots qui se négociait entre 2300 et 2500, s’achète désormais entre 2800 et 3500 Francs congolais pour ne citer que ces produits alimentaires.
Cri d’alarme de l’autorité locale
Le Chef des villages des Bapakombe-Bakondo, où se situe Mayangose, révèle que, l’insécurité a perturbé les activités de ses administrés. Qu’à cela ne tienne, le Mwami Atsu Taibo Alphonse affirme qu’il comporte sur l’intervention des autorités compétentes pour trouver une solution durable à la résurgence des tueries dans son entité.
« La population ne se sent pas à l’aise à cause de l’insécurité. Il y a une sorte de tension dans la population. Ce que nous continuons à demander à la population, c’est d’être calme et de faire confiance aux autorités. C’est sûr et certain qu’elles vont trouver la solution durable au problème de l’insécurité », a-t-il
La coalition FARDC-UPDF rassure
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les Forces de Défense du Peuple Ougandais (UPDF) mènent des opérations conjointes contre l’ennemi dans la zone. Le Colonel Abdoul Karim des FARDC rassure et sollicite l’accompagnement ou la collaboration de la population locale pour en finir avec les assaillants.
« Nous vous demandons de nous aider. Bientôt, nous allons renforcer les troupes militaires ici pour qu’elles opèrent ici pendant un ou deux mois. Qu’il pleuve, qu’il neige, Kididiwe redeviendra comme dans le passé », a-t-il promis.
Depuis au moins cinq (5) ans, Mayangose avait été pacifié par l’armée congolaise à travers le régiment 1006. Quelques jours après le départ de ce régiment vers Lubero pour combattre les rebelles du M23, la situation sécuritaire s’est dégradée, dans la contrée, vers janvier 2025. À part l’insécurité, la zone de Mayangose fait aussi face au conflit des limites avec le Parc National des Virunga. D’ailleurs, en mars dernier, les écogardes de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ont procédé à l’arrestation de plus de trente (30) agriculteurs et à la destruction de leurs champs vers Nyaleke.
Fabrice Ngima