Cela fait trois mois depuis que Bunagana, village du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu demeure sous contrôle des rebelles du M23. Situé à la frontière avec l’Ouganda et non loin du Rwanda, il a une grande importance stratégique commerciale et militaire.
Trois mois après, la solution militaire piétine et l’option diplomatique n’avance pas. Cette situation a empoisonné les relations entre Kinshasa et Kigali. Paul Kagame est accusé de soutenir ce mouvement. Une feuille de route censée conduire à la désescalade a été signée début juillet par les autorités congolaises et rwandaises à Luanda, en Angola, mais elle n’a toujours pas permis un cessez-le-feu sur le terrain.
Tous les points de sortie sont minutieusement contrôlés. De plus, le directoire du M23 ne donne aucune indication sur sa volonté de quitter Bunagana. Il affirme avoir cessé le feu et dit attendre toujours du gouvernement l’ouverture d’un dialogue avant d’envisager quoi que ce soit.
Le M23 dit également qu’il n’a pas de projet d’avancer et d’occuper d’autres villes et localités dans la région. Cependant, il y a environ une dizaine de jours, des combats étaient rapportés par l’armée congolaise et les sources onusiennes aux alentours du camp militaire Rumangabo.
De son côté, le gouvernement n’est pas prêt à un dialogue avec le M23, qu’il considère comme un groupe terroriste. Il soutient toujours, s’appuyant sur le récent rapport d’experts des Nations unies, que le M23 ne résiste que parce qu’il reçoit un appui de Kigali.
Ainsi, les autorités congolaises attendent que le Conseil de sécurité de l’ONU mette la pression sur Paul Kagame, le président rwandais, surtout eu égard au peu des résultats récoltés par les organisations sous régionales dans les pourparlers engagés sous l’égide du Kenya et de l’Angola.
En attendant, des sources concordantes indiquent que cette trêve est favorable aux rebelles. Le M23 profiterait de ce temps mort pour se ravitailler, mieux pour enrôler des nouveaux éléments.
Ramami