Nord-Kivu : des plantes de manioc infestées par des insectes malveillants à Beni

Des insectes, d’origine jusque-là inconnue, s’attaquent aux plantes comestibles dans les champs en territoire de Beni dans le Nord-Kivu. L’information a été confirmée par le bureau de l’agronome de l’Etat en chefferie de Bashu, ce mardi 22 février 2022. Dans les entités du territoire de Beni, les consommateurs du sombé (Feuille de manioc, Ndlr), par exemple, redoutent les conséquences sur le vécu des habitants dans les ménages.

L’agronome de l’Etat en chefferie de Bashu dans le territoire de Beni indique que ces insectes envahissent soit les herbes soit la tige. L’ingénieur Kasereka Safari Biriro mentionne que la conséquence directe de cette attaque est que toute la plante sèche à quelques jours. Celui-ci craint que ces insectes s’étendent sur l’ensemble des champs de maniocs de la chefferie de Bashu.

« La situation est vraiment calamiteuse du moment où nous ne prenons pas de précautions conséquentes. Les attaques sont déjà observées en chefferie de Bashu, précisément à Kisunga vers le Graben à Karuruma. Des homoptères causent la cochenille farineuse des maniocs », a expliqué ce agronome qui précise que les champs les plus dévastés se trouvent en majorité à Kisunga et environs ainsi que dans le Graben vers Karuruma.

Pour arrêter la propagation de ces insectes, Kasereka Safari Biriro conseille déjà aux agriculteurs d’arracher toutes les plantes attaquées avant de les brûler.

« En attendant, nous avons conseillé une lutte physique biologique. Nous avons préconisé qu’il faut attaquer cette maladie avec l’extirpation de la plante malade. Nous arrachons donc cette plante qui a déjà ces insectes et nous la brulons. Nous sommes confiants que ça va aider à éradiquer le danger dans la région »¸ a-t-il confié.

La vie de la communauté affectée

Ces insectes qui présentent une physionomie humaine sont de plus en plus visibles sur différents légumes au poste frontalier de Kasindi, toujours en territoire de Beni. Ce qui crée une frustration dans le chef des consommateurs de cette denrée alimentaire dans la région. La société civile de Basongora renseigne que les habitants se méfient actuellement des légumes vendus au marché. Selon son rapporteur général, les services compétents devraient y travailler très urgemment dans ses laboratoires afin de fixer l’opinion.

« IL faut qu’on vérifie vraiment s’il est nuisible ou pas. Ce dernier temps, ça cause un manque à gagner puisque même les gens n’achètent plus des légumes. Il faut vraiment qu’il y ait un contrôle. C’est cette ressemblance de la tête d’une personne qui est en train de poser un problème. S’il n’est pas nuisible qu’on nous le dise, que nous sachions comment vivre avec eux », a plaidé Kasereka Kathavira.

Les populations du territoire de Beni vivent en majorité de l’agriculture. L’apparition de ces insectes risque, selon les habitants, d’amplifier la souffrance de la population jusque-là affectée par les conflits armés loin de dire leur dernier mot dans cette zone où les agriculteurs, pour la plupart, ont abandonné leurs champs.

Visesa Louangel, à Butembo