Nord-Kivu – Guerre d’agression : Plus de 5000 ex-combattants « prêts » à reprendre les armes pour appuyer les FARDC

Plus de cinq mille (5000) ex-combattants démobilisés vivant dans le Grand Nord de la province du Nord-Kivu disent être prêts à reprendre les armes, en vue d’appuyer les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), engagés au front contre les combattants du Mouvement du 23 Mars (M23), dans l’Est du pays.

Il s’agit des anciens soldats, dont certains sont basés dans un centre de formation situé en groupement de Malio, chefferie des Bashu, territoire de Beni. Ceux-ci demandent à l’État de les autoriser à reprendre les armes pour se joindre aux forces loyalistes engagées au front contre l’avancée des combattants du M23, soutenus par le Rwanda.

Leur porte-parole a exprimé ce vœu, jeudi 23 janvier 2025 au maire de Butembo. D’après Kambale Matayake Vianney, les démobilisés ont de l’expérience nécessaire pour défendre la patrie ; Ils ont besoin d’être dotés des armes et d’autres effets militaires nécessaires. A cette occasion, il a demandé à l’autorité urbaine de Butembo de rendre disponible un endroit pour le cantonement des ex-combattants démobilisés.

« Nous sommes déjà prêts pour aller combattre les agresseurs, les M23. On ne voulait pas y aller sans que le maire de la ville, le commandant ville puissent nous encadrer. Parce que nous sommes des anciens militaires, nous ne pouvons pas y aller mains vides. Il fallait qu’on nous dote des effets militaires pour qu’on aille vraiment combattre avec efficacité », a-t-il dit.

Ce dimanche 9 février, le reporter de Yabisonews a rencontré le Général Emery Godas, Coordonnateur national adjoint en charge de l’implantation et de la mobilisation de la Réserve Armée de la Défense (RAD). Ce officier général, en mission dans le Grand Nord de la province du Nord-Kivu, salue la volonté des anciens combattants prêts à secourir les forces loyalistes.

« Leur demande est très bien accueillie. Nous leur souhaitons la bienvenue. Parce que, parmi les catégories des gens qui doivent intégrer la RAD, il y a tous les retraités des services de défense, il y a également les démobilisés, les jeunes volontaires qui s’engagent à défendre la patrie et enfin, il y a la catégorie des VDP (Volontaires pour la Défense de la Patrie, ndlr) qui peuvent faire partie de la RAD (Réserve Armée de la Défense, ndlr) », a-t-il expliqué.

Pour sa part, le Président de la Coordination urbaine de la Société civile de Beni voit un signe de patriotisme exprimé par ces ex-combattants. Pour Maître Pépin Kavotha, tout le monde doit soutenir l’armée.

« Ils sont là. Ils doivent aussi servir la Nation. Je suis aussi d’accord avec cet appel. Que tous les ex-combattants puissent être organisés, afin qu’ils aillent au front pour l’avenir de notre patrie », a-t-il exhorté.

Soutien des politiques aux FARDC

Le parti présidentiel salue l’engagement des anciens combattants prêts à récupérer les armes pour aider l’armée congolaise à faire face à l’agression rwandaise. Bernard Kapitula, Porte-parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), en ville de Beni, encourage l’armée à récupérer ces volontaires.

« Je pense que, c’est une bonne chose. Le Chef de l’État lui-même a fait un appel en ce sens ; un appel à la mobilisation. Qu’ils se manifestent, qu’ils s’organisent. Donc, j’appelle ici l’armée à les récupérer, à les organiser le plus tôt possible, afin qu’ils puissent combattre. Je dis toujours que la guerre, c’est le matériel, c’est aussi l’effectif », a-t-il indiqué.

Dans un communiqué de presse daté du 28 janvier 2025, Martin Fayulu, leader du parti Engagement citoyen pour le développement (ECIDE), a réaffirmé son soutien indéfectible aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et aux Wazalendo, qui résistent aux attaques des combattants du M23, dans l’Est du pays. L’opposant politique a exprimé sa profonde inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, particulièrement à Goma, où les populations sont gravement affectées.

De son côté, Jean-Pierre Bemba, président du parti Mouvement de libération du Congo (MLC) a, lors de son séjour dans la ville de Kisangani (Tshopo), appelé les jeunes de plus de 18 ans à faire preuve de patriotisme et à lutter pour la protection du territoire national.

« Si nous ne voulons pas vivre dans l’esclavage dans notre propre pays, nous devons nous battre jusqu’au sacrifice suprême pour gagner cette guerre », a insisté le vice-Premier Ministre et Ministre des Transports et Voies de communication dans son meeting de mobilisation tenu lundi 4 février à l’esplanade de la Poste.

En mobilisant les jeunes à intégrer les Forces armées de la RDC, Jean-Pierre Bemba espère aider l’armée à augmenter ses effectifs afin d’avoir des hommes nécessaires pour combattre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda ayant occupé la ville de Goma au Nord-Kivu depuis quelques jours. Il a demandé aux jeunes qui se sentent prêts à se sacrifier pour la nation, à se faire enregistrer sans tarder à la 31ème région militaire. Avant d’arriver à Kisangani, le leader du MLC était en Équateur, son fief, où il a également appelé les jeunes à s’enrôler au sein de l’armée congolaise pour défendre le pays contre ses ennemis.

À titre de rappel, la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu a été occupée à l’issue des affrontements ayant opposé, entre dimanche 26 et lundi 27 janvier 2025, la coalition FARDC-WAZALENDO aux combattants du M23/AFC bénéficiant de l’appui du Rwanda. Ces affrontements aux armes lourdes et légères ont fait au moins 3000 morts, dont 2000 déjà enterrés, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Fabrice Ngima

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