Lors de la traditionnelle cérémonie d’échange des vœux avec le corps diplomatique ce samedi 18 janvier à Kinshasa, le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a tenu à clarifier la situation concernant la peine de mort au pays.
Le Chef de l’État a profité de cette occasion pour réitérer la position actuelle de son gouvernement sur l’application de la peine capitale, un sujet qui suscite un large débat tant au niveau national qu’international.
Félix Tshisekedi a assuré que, bien que la RDC ait récemment levé le moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2003, aucune exécution n’a été effectuée à ce jour.
« La RDC, en tant qu’État souverain, a clarifié les conditions strictes de l’application de la peine de mort, limitée uniquement aux cas de terrorisme et de trahison au sein de l’armée. Cependant, il est important de souligner qu’aucune exécution n’a été menée, témoignant de notre engagement à faire évoluer cette question dans un cadre réfléchi et respectueux des droits fondamentaux », a affirmé Félix Tshisekedi.
Le président congolais a insisté sur l’importance de renforcer l’autorité de l’État à travers une justice forte et respectueuse de la dignité humaine.
« La justice congolaise doit refléter notre souveraineté, notre dignité et notre vision d’une nation forte où l’impunité et l’indiscipline n’auront plus de place. C’est par la justice que nous gagnerons la confiance de nos concitoyens et de nos partenaires », a-t-il déclaré.
La levée du moratoire, officialisée en mars 2024 par une circulaire signée par la ministre de la Justice, Rose Mutombo, survient dans un contexte de recrudescence des attaques des groupes armés, notamment du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est du pays, et d’une montée de l’insécurité urbaine.
Elle vise à dissuader les actes de trahison militaire et le « banditisme urbain entraînant mort d’homme ».
Cependant, cette mesure a également ravivé les inquiétudes des organisations de défense des droits de l’homme, qui craignent un recul des avancées réalisées ces dernières décennies en matière de respect des droits fondamentaux.
CT. MAMPUYA