Le gouvernement congolais a déposé deux plaintes contre le géant américain Apple en France et en Belgique pour son implication présumée dans le trafic des “minerais de sang” issus des provinces orientales du pays.
Dans un communiqué publié ce mercredi 18 décembre, le cabinet du ministre de la justice et garde des sceaux a réitéré son appel à la justice internationale pour mettre un terme à ce qu’il qualifie d’« industrie criminelle » qui alimente la guerre dans l’Est du pays.
Le gouvernement congolais exige que les auteurs responsables des atrocités, pillages et autres violations des droits humains répondent de leurs actes.
« La République Démocratique du Congo attend de la justice saisie d’agir en toute responsabilité afin que cesse cette industrie qui alimente la guerre et que justice soit faite aux victimes face aux tueries et aux pillages orchestrés à l’Est du pays par des groupes armés terroristes et leurs commanditaires rwandais. », peut-on lire dans cette note d’information.
La RDC accuse le géant américain de la tech des faits tels que : recel, blanchiment et pratiques commerciales trompeuses. Ces infractions sont liées à l’utilisation par Apple de minerais extraits en RDC, notamment du cobalt, qui transite illégalement par le Rwanda avant d’être intégré dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
« Ces plaintes qui visent les faits susceptibles de constituer des préventions de recel, de blanchiment et des pratiques commerciales trompeuses, se rapportent à l’approvisionnement par Apple des minerais de sang exploités et commercialisés illégalement dans les provinces de l’Est de notre pays en passant par le Rwanda qui devient la plaque tournante de la contrebande, profitant de la guerre qui nous est imposée », complète ce document.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a lors d’un briefing presse précisé que la plainte fait suite à une mise en demeure adressée à Apple, restée sans réponse satisfaisante.
Pour leur part, les avocats de la RDC impliqués dans cette affaire, cités par l’agence France presse dont Robert Amsterdam et William Bourdon, soutiennent que cette action est essentielle pour confronter les entreprises complices de l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Depuis des décennies, l’Est de la RDC est le théâtre de conflits armés qui ont causé des millions de morts et des déplacements massifs de populations. Ces violences sont exacerbées par l’exploitation des « minerais de sang » tels que l’or, le coltan et le cobalt, indispensables à l’industrie technologique mondiale.
C.MAMPUYA