Alors que des femmes se présentant comme veuves ou épouses des militaires ont manifesté ces derniers jours en Ituri pour réclamer leur prise en charge, le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), lors d’un briefing presse, mardi 03 juin, le général-major Sylvain Ekenge, a dénoncé une confusion entretenue autour de leur statut.
Pour lui, il est impératif de faire la distinction entre les véritables ayants droit et celles qui, dans le tumulte de la guerre, cherchent à se faire passer pour des veuves de militaires sans en avoir la qualité juridique reconnue.
« La rente de survie des militaires n’est pas prise en compte. Non, non. La question, c’est dans la procédure. La plupart des veuves d’orphelins que vous voyez crier, ce sont des veuves et orphelins qui ne répondent pas aux critères[…] », a affirmé le général Ekenge.
A en croire, le porte-parole de l’armée la législation militaire congolaise, la rente de survie est strictement encadrée. Elle n’est accordée qu’aux conjoints légalement reconnus, à condition que le militaire décédé soit mort en service actif, ou ait été détenteur d’une pension régulière.
« La loi dit que les soldats doivent rester célibataires jusqu’à l’accomplissement de ses sept premières années. Soldat, ça veut dire ? C’est lié à l’âge, c’est lié au jour où ils commencent dans l’armée.Et pendant cette année, avant de renouveler son engagement, son contrat,il doit rester célibataire sans enfant. Mais lorsqu’il est aux opérations, il se marie. Ce mariage est illégitime dans les yeux de l’armée, puisque l’armée ne prendra jamais en compte ce mariage, même les enfants qui sont nés de ce mariage », a précisé ce haut gradé.
Selon lui, cette confusion n’est pas seulement une affaire d’état civil. Elle nuit directement à la discipline militaire, à la gestion des ressources et à la cohésion au sein des troupes.
En effet, le lundi dernier un groupe des femmes se prétendant être des conjointes des militaires ont ont manifesté devant les autorités militaires de cette province afin qu’elles soient prises en charge.
Préoccupé par cette situation le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama avait exprimé son désarroi dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.
Bien qu’il ait déploré la situation difficile que vivent certaines familles de militaires tombés au combat, il a lui aussi souligné la nécessité d’un contrôle strict.
« Ce qui se passe ici est grave. Certaines unités censées compter 1200 hommes n’en ont que 300. Les soldats au front ne mangent pas comme ils le devraient. Et maintenant, ce sont les veuves qui se soulèvent. Nous ne pouvons pas accepter cela sans clarification », a-t-il déclaré dans une vidéo largement relayée.
CTMAMPUYA
