Au cours 12 derniers mois en République démocratique du Congo, au moins 37 % des femmes congolaises âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences physiques. C’est ce que révèle une enquête démographique et de santé menée par l’Institut national de la statistique (INS), avec le soutien de l’École de santé publique de l’Université de Kinshasa, publiée ce jeudi 13 février lors d’une cérémonie tenue à Kinshasa, en présence de la Première ministre, Judith Sumwina, du ministre du plan, de quelques membres du gouvernement ainsi que des députés nationaux et des sénateurs.
« En RDC, 37 % des femmes de 15 à 49 ans ont déclaré avoir subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Une femme sur 5 a subi des actes de violence physique au cours des douze derniers mois. C’est dans la province du Haut-Uele que la proportion de femmes ayant subi des actes de violence physique au cours des douze derniers mois est la plus élevée (47 %) », révèle cette enquête.
Concernant les violences sexuelles, l’enquête indique que « 3 % des femmes ont subi des violences sexuelles à un moment donné » et « 1 % des femmes les ont subies au cours des douze derniers mois ».
« C’est dans la province de Tshuapa (8 %) que la proportion de femmes ayant subi récemment des actes de violence sexuelle est la plus élevée », précise l’enquête.
En ce qui concerne le cancer du sein, les données publiées par cette enquête montrent que 2 % des femmes de 15 à 49 ans ont été examinées par un médecin ou un personnel de santé pour le cancer du sein.
« Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (4 %) qu’en milieu rural (1 %). La proportion des femmes ayant été examinées pour le cancer du sein augmente sensiblement avec le niveau de bien-être économique. Moins de femmes de 15 à 49 ans ont été examinées par un médecin ou un personnel de santé pour le cancer du col de l’utérus. Seulement 1 % des femmes ont été examinées pour le cancer du col de l’utérus. Cette proportion est également plus élevée en milieu urbain (1 %) qu’en milieu rural », ajoute l’enquête.
Signalons que la réalisation technique de cette enquête a été confiée à une équipe de gestion composée d’experts de l’École des sciences de la population et du développement (ESPD) de l’Université de Kinshasa, qui a assuré la coordination nationale, ainsi que d’experts de l’INS, de l’ESPK, du ministère du Plan et du ministère de la Santé.
L’enquête a été financée par la Banque mondiale, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le gouvernement congolais, qui a, pour la première fois, mis un gros paquet pour la réalisation de cette enquête. Cette dernière a été menée entre 2023 et 2024. Il s’agit précisément de la troisième enquête démographique en République démocratique du Congo depuis l’indépendance.
Michée Efoya