Interpellé au sujet de ce que d’aucuns qualifie de surfacturation, dans le cadre du projet d’érection des stations de forage et de traitement d’eau, le ministre des Finances Nicolas Kazadi s’est expliqué face à la presse hier jeudi 25 avril 2024, au cours d’un briefing. Il s’est défendu de toute implication et a renvoyé la responsabilité sur d’autres acteurs.
L’argentier national indique avoir négocié à la baisse le prix unitaire des forages, permettant la réalisation de 340 stations supplémentaires. Il met au défi ses détracteurs d’apporter la preuve du contraire.
« Maintenant, je vois surgir toute une polémique et je me demande ce que j’ai fait de mal. Tout d’abord, y a-t-il eu surfacturation ? Je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est que j’ai fait remarquer que 400 milles en moyenne était trop élevé et j’ai réussi à le réduire à 300 milles. Si certaines personnes pensent qu’il y a eu surfacturation, ce n’est certainement pas moi. J’ai obtenu une réduction. […] Si j’étais complice de quelque manière que ce soit, cela aurait dû commencer dès la signature du contrat », s’est-il défendu.
Nicolas Kazadi assure avoir hérité de ce dossier initié et validé sous le gouvernement précédent, notamment par l’ex-Premier ministre Ilunga Ilunkamba. En tant que ministre des Finances actuel, il dit n’être intervenu que pour effectuer les paiements.
« Je n’étais pas présent lors de la conclusion du marché, ni lorsque le ministère du Budget l’a validé, ni lorsque le Premier ministre l’a validé, ni lorsque le Conseil des ministres l’a validé. J’interviens seulement pour effectuer le paiement et maintenant on veut me faire porter tous les maux d’Israël sur ma tête », fustige-t-il.
Concernant les accusations de surfacturation, Nicolas Kazadi demande au procureur de vérifier si les livraisons correspondent réellement aux montants décaissés afin de tirer les choses au clair.
« J’ai vu que le Procureur général de la République a demandé des informations générales pour s’assurer que toutes les livraisons soient effectuées. Je vais lui suggérer d’ajouter au problème des livraisons celui du coût. Ainsi, il pourra vérifier les deux aspects de l’affaire. Est-ce que les livraisons ont été faites et est-ce que le coût est correct ? Comme ça, tout sera clair. Les prestataires devront rendre des comptes devant la loi, mais personnellement, je n’interviens qu’à la fin », a déclaré Nicolas Kazadi.
Il a également clamé son innocence en assurant n’avoir “aucun lien” avec certains prestataires cités dont Mike Kasenga. Pour Nicolas Kazadi, s’il y a eu des irrégularités, elles datent d’avant sa prise de fonction.
« Et maintenant, on dit qu’il a payé son cousin Mike Kasenga. Non seulement nous n’avons aucun lien familial ou amical, mais en plus je suis originaire du Kasaï. J’étais convaincu qu’il était du Maniema, car la première fois que je l’ai rencontré, j’étais conseiller aux finances et il avait un parrain du nom de Bin Ramazani, qui est du Maniema et qui défendait ce dossier », a-t-il fait savoir.
Cette mise au point intervient dans un contexte de doute grandissant sur la transparence de cette affaire, désormais sous le coup d’une enquête judiciaire.
CT. MAMPUYA