RDC – Arrestation de Stanis Bujakera : Convaincu que c’est un « dossier politique », Reporters Sans Frontières veut rencontrer Félix Tshisekedi

Convaincu que l’arrestation de Stanis Bujakera est un dossier purement politique, l’organisme international de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), souhaite rencontrer le président de la République, Félix Tshisekedi afin de demander son implication.

C’est ce qu’à fait savoir, le responsable du bureau d’investigation de RSF, Arnold Forger au cours d’une conférence de presse animée conjointement avec Journaliste En Danger ( JED), le jeudi 19 octobre dernier au CEPAS ( Centre d’Etudes Pour l’Action Sociale), à Kinshasa.

« Nous avons déjà sollicité une audience avec le président Tshisekedi. Il s’était déjà exprimé publiquement sur la question aux Nations Unies. C’est connu de tous que c’est un dossier politique. Il y a la partie qui va se passer dans l’arène juridique et les avocats vont faire en sorte que le droit soit dit. Mais on a conscience que c’est un dossier de nature éminemment politique, raison pour laquelle on s’adresse aux autorités politiques, y compris au plus haut niveau », a ajouté Arnold Forger.

Dans le même ordre d’idée, le responsable du bureau Afrique subsaharienne de RSF, Sadibou Marong, soutient que l’arrestation de Stanis Bujakira ternit l’image de la RDC à l’échelle internationale à la veille des élections générales prévues en décembre prochain au pays.

« A chaque fois qu’un journaliste est mis en prison dans le cadre de l’exercice légitime de son travail, c’est un point de moins pour le pays (…). On s’attendait à ce que la liberté de la presse puisse se développer davantage après la promulgation de la nouvelle loi mais on se retrouve dans une situation difficile. C’est vraiment moche sur le plan international, ça va mettre mal à l’aise le pays, y compris les autorités. Nous continuerons à le rappeler car c’est extrêmement important », a-t-il dit.

Le journaliste congolais Stanis Bujakera, correspondant basé à Kinshasa pour le compte du magazine Jeune Afrique, est incarcéré depuis deux mois, à la prison centrale de Makala. Il est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat » en lien avec un article publié en août dernier évoquant le décès de l’opposant Chérubin Okende, article qu’il n’aurait pas signé.
Son procès ouvert, il y a une semaine, reprend ce vendredi à Makala. S’il est reconnu coupable, il risque 10 ans de prison.

Christian-Timothée MAMPUYA