En visite en République Démocratique du Congo depuis lundi soir, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a plaidé ce mercredi 26 février pour un cessez-le-feu immédiat dans l’Est du pays, où son bureau enquête sur de graves crimes commis dans le cadre du conflit impliquant la rébellion du M23, soutenue par l’armée rwandaise.
Durant son séjour à Kinshasa, Karim Khan s’est entretenu avec plusieurs hautes autorités congolaises, dont le président Félix Tshisekedi, des membres du gouvernement, des magistrats ainsi que des représentants des associations de victimes.
L’objectif de ces rencontres était de discuter des enquêtes en cours et des initiatives pour renforcer la lutte contre l’impunité.
S’exprimant devant la presse avant son départ, le procureur de la CPI a insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu, soulignant l’impact désastreux de la guerre sur les populations civiles.
« Toutes les réunions que j’ai eues étaient confidentielles. Concernant les événements qui se passent à l’Est, mes équipes sont déjà actives depuis le mois d’octobre. Ce qui est en train de se passer crée une insécurité majeure, et nous devons obtenir des résultats ensemble. Chaque jour qui passe est pénible pour les populations qui habitent cette zone de conflit », a-t-il déclaré.
Dans ses échanges avec les autorités congolaises, Karim Khan a également évoqué la création d’une Cour pénale spéciale pour la RDC, une initiative qui pourrait voir le jour en avril prochain à l’occasion d’une conférence organisée à Kinshasa.
« Le président Tshisekedi va accueillir une conférence ici à Kinshasa au mois d’avril pour la création d’une Cour pénale internationale spéciale sur la RDC. Nous sommes en train d’envisager une nouvelle approche holistique pour traiter ces cycles de violences », a-t-il révélé.
Cette initiative viserait à renforcer les mécanismes judiciaires pour poursuivre les responsables des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en RDC, alors que les violences dans l’Est du pays ne cessent de s’aggraver.
Pour Karim Khan, l’objectif est aussi de gagner la confiance des populations victimes en démontrant l’engagement de la CPI et des autorités congolaises à lutter contre l’impunité.
« Nous avons besoin de la paix pour créer un espace et le temps afin que ces nouvelles initiatives soient ressenties par les populations. Nous allons faire de notre mieux pour gagner leur confiance », a-t-il assuré.
L’appel du procureur de la CPI à un cessez-le-feu immédiat résonne comme une mise en garde à l’égard des parties impliquées dans le conflit. Reste à savoir si cet appel sera entendu et suivi d’actions concrètes sur le terrain.
CTMAMPUYA