RDC – Changement ou révision de la Constitution : « Même la Bible peut être changée » (André Mbata)

Le député national André Mbata, proche du pouvoir en place, s’est exprimé ce vendredi 6 décembre 2024, au sujet du changement ou de la révision de la Constitution, une initiative soutenue par le président de la République.

Dans une interview accordée à la presse, en marge de la conférence annuelle marquant la sortie du numéro spécial de la Revue Africaine de la Démocratie et de la Gouvernance, André Mbata a affirmé que la Constitution pouvait être modifiée, allant jusqu’à comparer cette possibilité à des changements dans la Bible.

« Donc, oui, la révision est possible, et même le changement de la Constitution est envisageable, conformément à l’article 5 de la Constitution. C’est le peuple qui est souverain. Si le peuple décide de nous chasser tous d’ici, que pourrions-nous faire ? … Il faut tenir compte du contexte et cesser de manipuler la population. La Constitution n’est pas immuable. Je l’ai dit à plusieurs reprises : même la Bible peut être changée. Si vous allez dans les églises, vous verrez qu’il y a des prières qui ont été modifiées sans vous consulter, » a-t-il déclaré.

Pour André Mbata, le principe de la révision constitutionnelle est ancré dans le droit. « Notre Constitution est révisable. Il faut vraiment n’avoir aucune notion de droit pour s’y opposer. L’initiative peut venir du chef de l’État, du Parlement, du gouvernement ou même d’une frange de la population. ».

Par ailleurs, Il a rappelé que, conformément aux procédures, une telle initiative doit être examinée par le Parlement. Si elle obtient l’adhésion des trois cinquièmes des parlementaires, elle peut être adoptée sans passer par un référendum.

« Ce n’est pas à un évêque, un cardinal ou un pasteur de juger de l’opportunité de réviser la Constitution, mais bien aux parlementaires élus par le peuple. Une personne qui demande aux autres de s’abstenir de débattre viole le droit d’expression des élus », a-t-il insisté.

Répondant aux opposants à cette initiative, André Mbata a pointé du doigt ceux qui, selon lui, « n’ont pas été élus » ou « ont fui les élections », par crainte de ne pas obtenir le soutien du peuple.

« Ces personnes ont causé tant de tort à notre peuple qu’elles n’ont même pas osé se présenter comme candidates aux élections », a-t-il ajouté.

André Mbata a rappelé que la conférence annuelle était une occasion d’échanger sur la question de la révision constitutionnelle avec des universitaires issus des disciplines variées, comme l’histoire et la sociologie.

« Nous nous étonnons un peu qu’alors que le débat était public et que tout le monde était invité à venir entendre ce qu’on disait de la Constitution, dix mois plus tard, il semble que les gens viennent seulement de se réveiller », a-t-il ajouté.

Cette conférence était organisée pour présenter un recueil d’articles basés sur des communications faites lors des célébrations du 18ᵉ anniversaire de la Constitution du 18 février , au palais du peuple. Il a rassemblé un panel brillant des professeurs d’universités de différentes disciplines, historiens, sociologues et autres qui ont partagé leurs réflexions sur la Constitution. Ces contributions sont compilées dans le numéro spécial de la revue, disponible à la vente.

C. MAMPUYA

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