RDC : Constant Mutamba depose officiellement sa démission auprès de Félix Tshisekedi

Le ministre Congolais de la justice a, officiellement déposé sa démission auprès du président Félix Tshisekedi.

À travers une correspondance datée ce mercredi, transmise au chef de l’État, parvenue à la rédaction de Yabisonews.cd, Constant Mutamba a tenu à remercier Félix Tshisekedi pour « sa confiance accordée à sa personne, le nommant en tant que ministre de la justice ».

Le désormais ex ministre de la justice, Mutamba a, cependant reconnu avoir engagé des réformes courageuses dans le secteur de la justice, qui a été qualifié par votre Autorité et par notre peuple de « malade », victime d’une mauvaise distribution.

« Ces réformes audacieuses, menées après de nombreux sacrifices et malgré la résistance de conservateurs hostiles au changement, ont permis, d’une part, de réhabiliter des milliers de nos compatriotes, veuves, orphelins, pauvres et riches, dans leurs droits injustement confisqués par les plus puissants ou par ceux qui sont censés les protéger », a-t-il écrit.

Ces réformes , a-t-il mentionné, concernaient notamment le désengorgement des prisons et l’amélioration des conditions de vie des détenus, la création et la distribution des sceaux officiels aux institutions et organismes
publics; la réforme de l’Inspection des Services judiciaires et Pénitentiaires ; la relance de l’École de criminologie pour former les Inspecteurs de la Police
Judiciaire ; l’identification progressive des pasteurs et des églises par la remise des permis
d’exercice des cultes ; les consultations populaires et les journées portes ouvertes, permettant aux
justiciables de s’exprimer; la dotation de moyens de locomotion aux agents et cadres du Ministère de la
Justice ; la rénovation des prisons et du Palais de Justice et tant d’autres.

« Toutes ces réformes, qui ont été engagées à votre
grande satisfaction et celle de notre peuple, ont contribué à restaurer la confiance des citoyens envers la justice. J’espère qu’elles seront consolidées.
Malheureusement, au moment où, tel votre soldat,
engagé dans des poursuites contre des hauts responsables de l’AFC/M23, je suis surpris par un coup de poignard dans le dos, à travers un complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de nos compatriotes, visant à freiner cet élan de réformes et de patriotisme. Ce complot ne vise pas ma personne, mais cherche à désorganiser la riposte gouvernementale face à l’agression rwandaise et à bloquer toutes les réformes internes en cours. Après avoir échappé à plusieurs tentatives
d’empoisonnement et d’élimination physique, les réseaux mafieux, y compris ceux infiltrés au service de nos ennemis, ont réussi à m’humilier en raison de mon engagement.
Je ne peux rappeler ici le degré de mon intégrité et
de mon engagement envers notre mère Patrie; ma loyauté envers votre autorité est indéfectible, et c’est ce dont je suis aujourd’hui victime. Je n’ai jamais compromis mes valeurs et je ne le ferai pas. Je n’ai pris aucun dollar de l’État », a expliqué C. Mutamba.

Et d’ajouter : « Je vous promets de ne pas abandonner le combat
pour une justice juste et équitable pour tous, débarrassée de toutes les tares actuelles, et non d’une justice instrumentalisée pour des règlements de comptes politiques. Je vous promets également de ne pas abandonner le combat contre les envahisseurs.

« En tant que républicain, respectueux de la
Constitution et des lois de notre pays, je vous remets ce jour, non sans regret, ma démission pour faire face à ce complot politique dont se revendiquent le Ministre rwandais des affaires étrangères, qui a jubilé à travers son tweet, ainsi que les responsables de l’AFC/M23, dont l’objectif ultime est d’obtenir mon élimination physique », a-t-il conclu.

Sa démission intervient trois jours après que les députés nationaux ont levé son immunité parlementaire, alors qu’il est accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars parmi les 39 déboursés par le Trésor public pour la construction d’une prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.

La justice l’accuse entre autres d’avoir conclu un accord avec une société de construction inexistante. À la demande de la cour de cassation, il est interdit de quitter Kinshasa.

Michée Efoya

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