Lors du Conseil des ministres tenu ce vendredi à la Cité de l’Union africaine, le président de la République , Félix Tshisekedi, a réaffirmé la position ferme de son gouvernement : aucun dialogue direct ne sera engagé avec le groupe rebelle M23.
Cette déclaration intervient après l’échec du dernier sommet tripartite de Luanda, organisé sous l’égide du président angolais João Lourenço, en vue de trouver une solution à la crise dans l’est de la RDC.
Faisant la restitution du compte rendu de cette réunion gouvernementale, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a précisé que Félix Tshisekedi considère comme « une entrave majeure » l’introduction, par le Rwanda, d’une condition préalable exigeant des pourparlers directs entre Kinshasa et le M23.
Le président congolais a dénoncé cette démarche comme une volonté manifeste de Kigali de saboter les efforts collectifs pour la paix, en violation des engagements internationaux et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Selon le chef de l’État congolais, l’objectif initial du sommet tripartite de Luanda était d’aboutir à un accord négocié et préparé de bonne foi par les ministres des Affaires étrangères des trois pays. En modifiant unilatéralement les termes de ces discussions, le Rwanda aurait, selon Tshisekedi, compromis les chances de parvenir à un consensus.
« Le Rwanda a non seulement bloqué le processus, mais il a également démontré son mépris pour ses engagements internationaux », a affirmé Félix Tshisekedi.
Félix Tshisekedi a réaffirmé que la RDC reste déterminée à poursuivre ses efforts diplomatiques et sécuritaires en vue d’une paix durable. Tout en rejetant toute forme de négociation avec le M23, il a souligné l’importance de défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, « jusqu’au sacrifice suprême si nécessaire ».
Le président congolais a également appelé la communauté internationale à tirer les conséquences de cet échec diplomatique et à faire preuve de fermeté envers le Rwanda, qu’il accuse d’alimenter l’insécurité dans l’est de son pays.
Le sommet prévu le 15 décembre dernier à Luanda a finalement été annulé, faute d’un accord entre Kinshasa et Kigali sur les pourparlers directs avec le M23, une exigence rwandaise que la RDC considère comme inacceptable.
C.MAMPUYA
