Au cours d’une journée de réflexion organisée jeudi 8 juillet à Kinshasa sur les modalités d’application de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, la ministre d’Etat en charge de la justice, Rose Mutombo, a annoncé l’application du nouveau barème salarial des magistrats dès la fin de ce mois de juillet 2021.
Ce barème salarial fixé depuis 2011 prévoit que le magistrat le moins payé touche un salaire mensuel de 1.600 dollars, alors qu’en ce jour il est de 700 dollars. Selon Rose Mutombo, l’application de ce barème permettra au gouvernement d’être plus exigeant envers les magistrats.
» Je me suis battue au niveau du gouvernement pour que le nouveau barème des magistrats puisse commencer au mois de juillet 2021. Je voudrais que les magistrats qui sont avec nous puissent le dire à leurs collègues que nous serons plus regardants par rapport aux magistrats », a-t-elle annoncé.
Par conséquent, la garde des sceaux a appelé les magistrats au changement effectif pour redorer l’image de la justice en RDC.
« Nous nous sommes battus pour ce barème depuis des années sans y parvenir. Nous sommes arrivés à arracher ce barème et je voudrais qu’on sente un changement réel et effectif sur terrain sur la manière de dire le droit », a déclaré Rose Mutombo.
La ministre de la justice a également rappelé l’alarme lancée par le président de la République dans une interview accordée aux médias le jeudi 1 juillet dernier à Goma.
« Nous avons suivi l’interview que le chef de l’Etat a accordée aux médias nationaux à Goma où il accuse le comportement des magistrats. Quand il parle des magistrats et des juges, ce n’est pas le ministre de la justice mais j’ai la responsabilité de porter politiquement tout ce qui est pouvoir judiciaire par rapport à ce qui se passe sur terrain », a-t-elle dit.
Il sied de noter que cette journée de réflexion a connu la participation de plusieurs professionnels de droit. En l’occurrence, les premiers présidents des cours d’appel de l’Ituri et du Nord-Kivu, les bâtonniers des barreaux de ces deux provinces et les membres du conseil supérieur de la magistrature.
Sandrine Fundi