C’est une audience attendue depuis plus d’un mois. Le président Félix-Antoine Tshisekedi a finalement reçu ce samedi 21 juin à la Cité de l’Union Africaine, les représentants des deux principales confessions religieuses du pays, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et ceux de l’Église du Christ au Congo (ECC). Cette information émane de plusieurs sources recoupées.
L’enjeu de l’audience allait au-delà d’un simple échange protocolaire. Il s’agissait pour les évêques de présenter officiellement au président de la République le rapport final issu de leur initiative conjointe, baptisée « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ». Lancé il y a plusieurs mois, ce processus a donné lieu à une série de consultations avec les forces politiques, sociales, et même diplomatiques du pays.
Comme l’avait rappelé Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, lors de la 62e Assemblée plénière de son institution tenue le 16 mai dernier, ce rapport est prêt depuis plusieurs semaines, mais les évêques avaient choisi de réserver la primeur de son contenu au président Tshisekedi, par respect pour les institutions.
« Nous ne pouvons pas avancer sans l’accord du chef de l’État. Il avait salué l’initiative et l’avait jugée louable. Aujourd’hui, malgré des signaux contradictoires venus de son entourage, nous gardons confiance », avait déclaré Mgr Nshole.
Alors que les tensions politiques sont vives et où la méfiance entre les camps politiques reste palpable, les évêques insistent sur la nécessité d’un dialogue réellement inclusif, loin de toute instrumentalisation ou récupération.
« Il n’y aura pas de forum national sans les partis au pouvoir. Si ce projet échoue, l’histoire retiendra les noms de ceux qui s’y sont opposés. Mais si d’autres propositions sont faites et qu’elles permettent de résoudre la crise, nous serons les premiers à applaudir », a encore insisté le prélat.
L’initiative de la CENCO et de l’ECC vise à jeter les bases d’un véritable processus de réconciliation nationale, dans un pays où les fractures politiques, régionales et ethniques menacent la stabilité à long terme.
La réunion avec le chef de l’État intervient alors que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC s’est fortement détériorée, avec la récente chute de la ville de Goma entre les mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
CTMAMPUYA