Lors de l’ouverture des États généraux de la Justice, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a dressé un tableau sombre de l’état de l’appareil judiciaire de la RDC.
Devant un auditoire attentif au Centre financier de Kinshasa, ce mercredi 06 novembre, le chef de l’État a exposé les multiples « antivaleurs » qui gangrènent le système judiciaire congolais, notamment la corruption et l’impunité et a réitéré son engagement à mener une lutte sans merci contre ces pratiques.
« Aux magistrats et aux autres acteurs, je rappelle solennellement que le peuple congolais attend de vous une justice qui apaise et qui rassure, une justice qui inspire confiance par votre compétence, par le bannissement des actes de prévarication et par le respect intransigeant des valeurs étatiques que vous devez incarner sans failles », a martelé le président Tshisekedi dans son discours inaugural.
S’exprimant avec fermeté, Félix Tshisekedi a souligné que « le Congo ne va plus tolérer ni l’incurie, encore moins l’intolérance » dans les décisions et actions des magistrats. Il a rappelé au corps judiciaire qu’ils doivent refléter les valeurs d’intégrité et de respect dans chaque décision prise, en avertissant que tout manquement sera désormais sanctionné sans concessions.
« La nation vous observe et sachez que tout manquement et toute défaillance, tout compromis avec la droiture sera désormais sanctionné. Le temps des avertissements est révolu. C’est avec une fermeté sans concession que seront prises les mesures nécessaires pour extirper des rangs de la justice ceux qui trahiraient leur mission et leur serment », a insisté le chef de l’État. Cet engagement vise à redonner confiance aux citoyens congolais en une justice équitable et transparente.
Le Président Tshisekedi a prôné une justice « implacable » contre la corruption et l’impunité, affirmant que celle-ci ne devra céder devant aucune pression ni aucun intérêt autre que celui de la vérité et du droit. Pour lui, cet événement des États généraux offre l’occasion de scruter avec honnêteté l’état de la justice congolaise et de tracer les voies pour sa renaissance.
« Au-delà des moyens matériels, il est des antivaleurs plusieurs fois décriées et qu’il faut à tout prix éradiquer. Il s’agit principalement de la corruption et de l’impunité », a-t-il affirmé, avant de rappeler son engagement solennel et inflexible à « purger la justice de ces fléaux ».
Sous le thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? », les États généraux de la Justice se dérouleront du 6 au 13 novembre 2024 et rassembleront près de 3 500 acteurs du secteur. Juges, experts nationaux et internationaux, activistes des droits de l’homme et universitaires venus de divers horizons se pencheront ensemble sur le diagnostic de la justice congolaise.
Le but de ces assises est d’identifier les dysfonctionnements qui minent ce secteur et de proposer une « thérapie de choc » pour une justice intègre et réformée.
C.T. MAMPUYA