Les kinois (Habitants de Kinshasa) émettent des avis partagés au sujet de l’exécution annoncée des Kulunas condamnés à la peine de mort par la justice. En effet, dans une vidéo qui circule sur la toile, le ministre d’État à la justice s’est adressé aux parents des Kulunas transférés à Angenga, en leur signifiant qu’ils ne les reveront plus. Une annonce qui est loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion kinoise.
Certains saluent cette mesure dont ils estiment contribuer si pas à l’éradication, mais plutôt à la baisse de ce phénomène qui sème la terreur à la capitale congolaise.
« Je m’exprime comme une victime de l’insécurité. La peine de mort pour les Kulunas est une bonne initiative, puisque ces jeunes hommes (Kulunas) commettent des actes inacceptables. Ils tuent, volent et blessent les gens. Nous pensons que la décision des autorités est une des solutions idoines à leurs actes», a déclaré Alain Mwamba.
Tredy Boketshu, qui salue tout de même cette mesure, souligne tout de même la nécessité pour les autorités d’identifier correctement les Kulunas avant de procéder à leur exécution pour éviter de tuer des innocents.
« Il y a aussi des innocents. Nous sommes contents de la décision, mais il faut vérifier avant d’exécuter. Il va falloir avoir toutes les preuves qu’une personne X ou Y est vraiment un Kuluna », a-t-il supposé.
D’autres par contre estiment que cette mesure est une entorse contre la Constitution, qui sacralise la vie humaine.
« L’exécution de la peine de mort est réglementée. C’est le code pénal au niveau du livre 2 à son article 5, qui indique la nomenclature des peines. La peine de mort existe aussi… Mais, vu la constitution de notre pays qui garantit la vie humaine et même la liberté individuelle, je pense qu’on ne peut pas toujours recourir à la peine de mort. Nous suggérons plutôt aux autorités de réinsérer ces bandits dans la société pour qu’ils se tournent vers l’agriculture ou l’élevage», a soutenu Chrismen Magambu,
En 2024, le gouvernement congolais avait levé le moratoire sur l’exécution de la peine de mort, afin de lutter contre le banditisme urbain, ayant entraîné des pertes en vies humaines. En vertu de cette mesure répressive, la décision devrait être appliquée contre les jeunes bandits communément appelés Kulunas, selon l’actuel ministre d’état à la Justice, Constant Mutamba.
« Je vous avais prévenu que j’allais mettre fin à votre phénomène », a déclaré le patron de la Justice samedi 04 janvier dernier, lors du transfèrement d’un lot des kulunas condamnés à Angenga.
Il avait par la même occasion interpellé les parents sur la nécessité d’encadrer leurs enfants, au risque de se retrouver être exécuté.
« Les parents qui me suivent doivent savoir que si votre enfant est mis à la disposition de la justice, vous ne le verrez plus. La peine de mort sera exécutée ».
Il convient de noter que l’annonce du ministre de la Justice s’inscrit dans le cadre de l’opération « Zero Kuluna – Ndobo » pour lutter contre le banditisme urbain.
Michée Efoya
