Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), a annoncé qu’il s’adressera à la nation le lundi 2 juin 2025 à 13h, depuis Kinshasa. Ce message intervient au lendemain de sa tournée européenne.
Dans sa déclaration , Martin Fayulu a lancé une triple interpellation ciblée à l’endroit de Joseph Kabila, Corneille Nangaa et Félix Tshisekedi, les appelant à assumer leurs responsabilités dans la crise qui ronge l’est du pays.
Au sujet de l’ancien président Joseph Kabila, actuellement à Goma pour une série de consultations citoyennes, Fayulu s’est montré catégorique.
« Aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays », a-t-il déclaré, dans une allusion claire aux suspicions de connivence entre Kabila et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda.
L’opposant a poursuivi en exhortant l’ancien président à quitter Goma, ville qu’il qualifie de « martyre », aujourd’hui partiellement contrôlée par les forces rebelles.
« Le seul chemin vers la rédemption de nos erreurs passées, c’est le dialogue, pas la compromission. L’Histoire ne pardonne pas les trahisons, encore moins celles faites à la patrie », a-t-il lancé, dans une mise en garde au ton solennel.
Fayulu n’a pas été moins virulent envers Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et actuel allié politique du M23 à travers la coalition Alliance Fleuve Congo (AFC).
« Cessez d’être complice des massacres de nos frères et sœurs. Cessez de livrer notre sol, nos vies et nos ressources aux forces étrangères », a-t-il martelé,
Celui qu’on surnomme Mafa dénonce un rôle actif dans l’aggravation de la crise humanitaire et sécuritaire dans l’Est.
« Aucune ambition ne vaut le prix de la souffrance de tout un peuple », a-t-il ajouté.
Martin Fayulu s’est adressé directement au président Félix Tshisekedi. Loin des invectives, il a exprimé sa volonté de rencontre pour une discussion sincère.
« Non pas pour une faveur, mais pour une discussion directe, sans faux-semblants, sans compromissions, mais par patriotisme », a-t-il proposé, évoquant la nécessité de « trouver une issue digne à cette crise existentielle ».
Joseph Kabila a réapparu publiquement à Goma pour la première fois depuis son départ de la présidence. Dans une résidence au bord du lac Kivu, l’ancien chef de l’État a reçu, le 29 mai, des représentants de plus d’une dizaine de confessions religieuses. Rasé, en costume sombre, il est apparu détendu.
Selon le pasteur Joël Amurani, président de la plateforme des confessions religieuses du Nord-Kivu, Kabila a exprimé son attachement à la paix et son souhait de voir la RDC retrouver son intégrité territoriale.
« Il nous a dit qu’il est venu pour la paix, son grand souci c’est de voir la paix revenir dans le pays », a témoigné Joël Amurani, précisant que l’ancien président n’a fait aucune mention de la rébellion ni de son successeur.
Ces consultations devraient se poursuivre dans les jours à venir avec des responsables politiques, administratifs et sécuritaires, avant une conférence de presse annoncée. Une feuille de route est en préparation, selon l’entourage de l’ancien chef de l’État.
CTMAMPUYA