Lors d’un briefing spécial tenu ce jeudi 9 janvier à la Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC), la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a vivement dénoncé l’inaction de la communauté internationale face aux agressions répétées et aux violations des droits humains perpétrées en République démocratique du Congo par le Rwanda.
Aux côtés du porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC), le Général-Major Sylvain Ekenge, et du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, la ministre a dressé un tableau sans concession des défis militaires et diplomatiques auxquels le pays fait face.
Dans son intervention, Thérèse Kayikwamba Wagner a ouvertement critiqué les pays qui, bien que se présentant comme défenseurs des droits de l’homme, n’ont rien fait pour stopper les exactions commises sur le sol congolais depuis des décennies.
Selon la ministre, le mutisme des partenaires internationaux a facilité les atteintes à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC, ainsi que les graves violations des droits humains commises par des acteurs soutenus par Kigali.
« Tous ces pays qui nous donnent des leçons sur les droits de l’homme, nous les tenons également responsables pour leur silence accablant, qui, pendant des décennies, a permis au Rwanda de tuer, de violer et de piller en RD-Congo. L’histoire ne sera pas généreuse envers leur silence, et ils devront assumer cette responsabilité », a-t-elle affirmé avec vigueur.
La diplomate congolaise a rappelé que le Rwanda, en tant que membre des Nations Unies et signataire de la Convention de Genève, est tenu de respecter les lois internationales, ce qui inclut l’interdiction de violer l’intégrité territoriale d’un État souverain, de bombarder des écoles ou des camps de déplacés.
« Notre plaidoyer et le travail que nous menons visent à montrer à quel point, il y a une divergence entre le comportement du Rwanda et ses engagements internationaux », a-t-elle précisé.
Elle a également appelé les partenaires de la RDC, notamment les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, à prendre des mesures concrètes pour sanctionner les responsables des exactions et des agressions.
Répondant à la question de l’absence de sanctions contre le Rwanda, Thérèse Kayikwamba Wagner a mis en avant les efforts diplomatiques que mène la RDC pour mobiliser la communauté internationale.
« Nous adressons des recommandations spécifiques au Comité des sanctions des Nations Unies, notamment une liste d’individus à sanctionner. Le régime des sanctions des Nations Unies le permet, et nous continuerons à plaider pour que ces mesures soient appliquées », a-t-elle assuré.
La ministre a également insisté sur la nécessité de rappeler aux États membres de l’ONU leurs propres obligations en matière de respect et de mise en œuvre du droit international.
La RDC exhorte ses partenaires internationaux à sortir de leur inertie et à assumer leurs responsabilités.
« Nous ne manquerons pas de rappeler à tous ces pays qu’ils faillent également à leurs obligations devant le droit international. La RDC continuera d’élever la voix et de plaider pour que justice soit rendue », a conclu Thérèse Kayikwamba Wagner.
CT. MAMPUYA