En réaction à la béatification de Floribert Bwanachui Bin Kositi, célébrée dimanche 15 juin à Rome, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a salué cet acte de l’Église catholique, y voyant une reconnaissance internationale du courage moral de la jeunesse congolaise face à la corruption.
Dans une déclaration parvenue ce lundi 16 juin à Yabisonews.cd, l’ancien gouverneur du Nord-Kivu a rendu hommage à celui qu’il qualifie de « modèle de droiture », rappelant les circonstances tragiques de sa mort.
« Agent de l’Office Congolais de Contrôle, Floribert a été torturé puis assassiné le 7 juillet 2007 pour avoir refusé un pot-de-vin destiné à faire passer des produits avariés. Son geste reste un cas d’école pour tous les Congolais, surtout pour la jeunesse appelée à diriger le pays », a-t-il déclaré.
Pour Julien Paluku, l’exemple de Floribert ne doit pas être réduit à un fait isolé du passé, mais constituer une référence vivante pour les générations actuelles et futures.
« Devenir un modèle de droiture ne relève pas d’un autre ciel », a-t-il souligné. Ce avant d’insister sur la capacité des jeunes Congolais à faire preuve d’intégrité, même dans un environnement gangrené par les pratiques corruptives.
Le ministre a saisi cette occasion pour lancer un appel fort à la jeunesse congolaise et africaine, en établissant un parallèle avec la Journée de l’Enfant Africain célébrée chaque 16 juin en mémoire des écoliers de Soweto massacrés en 1976.
« Ces dates doivent devenir des repères pour un sursaut éthique. Avec l’intégrité morale, l’Afrique, et mieux encore la RDC, peuvent se relever », a-t-il martelé avec conviction.
Originaire de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Floribert Bwanachui avait 26 ans lorsqu’il a été enlevé puis assassiné dans la nuit du 7 au 8 juillet 2007 pour avoir bloqué l’entrée sur le territoire congolais de cargaisons de nourriture avariée en provenance du Rwanda.
En novembre 2024, le pape François l’a proclamé « martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale », un qualificatif qui consacre l’engagement du jeune homme à défendre la vie et la santé de ses concitoyens, au prix de la sienne.
La cérémonie de béatification, présidée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère des causes des saints, s’est tenue dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs, en présence de nombreux fidèles et responsables religieux. La communauté de Sant’Egidio, très active dans la promotion de sa mémoire, a rappelé que « son martyre est celui d’un jeune Africain debout face au culte de l’argent, qui pollue l’avenir et les espoirs du continent ».
CTMAMPUYA