Le verdict du procès sur la tentative de coup d’État sera rendu ce vendredi 13 septembre 2024 par le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe, à la prison militaire de Ndolo. Après trois mois d’instruction, les juges se sont estimés suffisamment éclairés par les différentes interventions des parties en présence.
Durant l’audience du 3 septembre, la parole a été accordée pour la dernière fois aux avocats de la Défense, qui ont plaidé l’acquittement de leurs clients. Le président du Tribunal a ensuite donné trois jours supplémentaires aux avocats pour déposer leurs notes de plaidoiries afin de respecter les délais impartis.
« Nous sommes à la fin de l’instruction de la présente cause qui nous a pris trois mois. Le Tribunal a entendu les uns et les autres. Nous prononcerons les jugements le 13 septembre prochain », avait déclaré le major Freddy Eume.
Après les plaidoiries de la Défense, chaque prévenu a eu l’occasion de s’exprimer. Tous, ont plaidé leur innocence et demandé à être acquittés. Parmi eux, Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, chef du mouvement terroriste “New Zaïre”, qui avait revendiqué la tentative de coup d’État dans une vidéo diffusée lors d’une audience antérieure.
Dans cette séquence filmée au Palais de la Nation lors du coup d’État manqué, Christian Malanga avait affirmé : “Nous avons fait entrer nos enfants dans ces histoires parce que rien ne marche dans ce pays. Nous devrions nous battre pour libérer le Congo”. Pour la Défense, ces propos montrent que Marcel Malanga n’avait aucun contrôle sur les événements et avait été impliqué malgré lui.
Les 51 accusés dans cette affaire sont poursuivis pour plusieurs infractions graves, notamment terrorisme, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtre, et financement du terrorisme.
Ils sont accusés d’avoir planifié et tenté de renverser le gouvernement de la RDC la nuit du 18 au 19 mai 2024, en prenant pour cible le Palais de la Nation, siège de la présidence, ainsi que la résidence de Vital Kamerhe, ministre de l’Économie nationale à l’époque des faits.
Dès la première audience, le Tribunal avait prononcé l’extinction de l’action publique contre Christian Malanga, considéré comme le cerveau de l’opération, décédé avant l’ouverture du procès. Cependant, les trois mois d’instruction ont permis aux juges d’examiner minutieusement les preuves, incluant des relevés téléphoniques et des témoignages d’experts pour retracer les communications de Malanga et d’autres acteurs clés avant et pendant la tentative de coup d’État.
Dans ses réquisitoires, l’officier du ministère public avait demandé la condamnation à la peine de mort pour la majorité des accusés, sauf pour un prévenu, Tikimo, reconnu comme souffrant de troubles mentaux après une expertise médicale.
C.T.MAMPUYA