RDC :  Kabila dément tout lien avec le M23 et appelle à une solution congolaise à la crise

L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a rejeté fermement les accusations l’impliquant dans la rébellion du M23, les qualifiant d’« infondées ». En déplacement en Afrique du Sud, il a exigé des preuves de ses détracteurs et a insisté sur la nécessité d’une solution endogène à la crise qui secoue son pays.

Ce mardi 18 mars devant la presse, depuis Johannesburg, où il s’est entretenu avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, Joseph Kabila a nié toute implication dans les violences qui ravagent l’Est de la RDC.

« Ces accusations sont tout simplement infondées. La prochaine fois que vous le verrez, demandez-lui de vous fournir les preuves de ses dires », a-t-il déclaré à la presse, sans nommer explicitement ceux qui l’accusent.

Depuis plusieurs mois, des rumeurs et des accusations circulent quant à son rôle présumé dans le soutien à la rébellion du M23, un groupe armé actif dans la province du Nord-Kivu et accusé de graves violations des droits humains. Toutefois, aucune preuve formelle n’a été apportée pour corroborer ces allégations.

Au-delà de sa défense face aux accusations, Joseph Kabila a tenu à souligner l’importance d’une prise en charge congolaise de la crise sécuritaire. Il a évoqué sa récente rencontre avec des membres de l’opposition et des représentants de l’Église catholique, insistant sur la nécessité d’une réflexion collective.

« Tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais. Si vous allez à Nairobi, vous voyez que les gens parlent du Congo. Si vous allez en Afrique du Sud, les gens parlent du Congo, mais les Congolais eux-mêmes semblent ignorés », a-t-il déploré.

Pour lui, il est capital que toutes les forces vives du pays opposition, société civile, responsables religieux et gouvernement  se réunissent pour trouver une solution interne à la crise.

Cette position s’inscrit dans la continuité de ses précédentes déclarations, où il a toujours défendu l’idée que la RDC devait résoudre ses problèmes par elle-même, sans dépendre entièrement des interventions extérieures.

Depuis son retrait du pouvoir en janvier 2019, Joseph Kabila s’était fait discret sur la scène politique. Cependant, il a profité de cette intervention pour faire un bilan critique de la situation actuelle du pays.

Rappelant qu’il avait volontairement quitté la présidence après dix-huit ans au pouvoir, il a affirmé avoir laissé un pays stable et sur la voie de la consolidation démocratique.

« Lors de ma dernière réunion avec la SADC en tant que chef d’État en 2018, j’avais dit aux dirigeants de l’époque que j’étais heureux de mon départ et que le Congo n’était plus le maillon faible de la région », a-t-il déclaré.

Six ans plus tard, il constate avec amertume que la RDC semble retomber dans l’instabilité. Face à la résurgence des conflits et aux tensions politiques croissantes, il a appelé à une introspection collective plutôt qu’à des accusations mutuelles.

« Le problème est bien plus profond qu’on ne le pense. Il faut analyser la dynamique interne de la RDC et laisser de côté ce jeu de reproches qui consiste à penser que tout ce qui se passe est la faute d’autrui », a-t-il martelé, il souligne que la responsabilité des Congolais eux-mêmes dans la recherche de solutions durables.

CTMAMPUYA

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