Au terme de sa 62e Assemblée plénière ordinaire, tenue à Kinshasa du 12 au 15 mai 2025, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a réitéré son un appel à l’ensemble des forces vives de la Nation pour l’adoption du pacte social pour la paix.
Dans une déclaration faite à la presse ce vendredi 16 mai, les évêques catholiques ont martelé sur l’urgence d’un véritable sursaut collectif pour sortir le pays de la crise multiforme qui le mine depuis des décennies.
Au centre de leur message : l’initiative du Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, portée conjointement avec l’Église du Christ au Congo (ECC). Ce processus de réconciliation nationale, selon les évêques, devrait ouvrir la voie à une « conférence internationale pour la paix dans la Région des Grands Lacs, sous l’égide du Chef de l’État »
« Forte de ce consensus national que nous appelons pacte social, la Nation, réconciliée avec elle-même, sous le leadership du Chef de l’État, pourra ainsi négocier la tenue d’une conférence internationale pour la paix dans la Région des Grands Lacs », ont-ils déclaré.
Pour la CENCO, cette initiative ne se limite pas à un dialogue politique classique. Il s’agit avant tout d’une réflexion de fond sur les causes profondes des crises congolaises.
« Le forum national ne doit pas être réduit à un espace de partage du pouvoir. Il s’agit d’abord, de relire notre histoire commune avec l’aide des experts scientifiques et savants congolais, en vue de dégager les causes profondes des crises récurrentes. »
Ce travail de mémoire et d’analyse, estiment-ils, permettra de comprendre pourquoi les nombreux dialogues passés ont échoué et de proposer enfin des politiques publiques durables.
La dimension scientifique et citoyenne de cette démarche est essentielle. Les évêques précisent que « les résultats des ateliers scientifiques serviront de socle du forum du consensus national dont le contenu n’est pas préétabli. Celui-ci émanera des échanges autour des préoccupations des parties prenantes, toutes tendances confondues. » Dans un pays longtemps fragilisé par la méfiance et les divisions, la CENCO souhaite un cadre d’écoute, de vérité et de réconciliation.
Loin d’un simple voeu pieux, les évêques mettent en garde contre les conséquences d’un statu quo.
« Ce Pacte aura l’avantage de préserver l’ordre constitutionnel, menacé aujourd’hui et susceptible d’être balayé si la crise s’amplifie. En plus, il consacrera le bien-vivre ensemble dans notre pays et dans la Région des Grands Lacs. », préviennent-ils.
Portée par une profonde sollicitude pastorale, la CENCO en appelle à une large adhésion. « C’est pourquoi, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur », concluent-ils, dans une tonalité à la fois spirituelle et citoyenne.
CTMAMPUYA
