La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, la réactivation de ses enquêtes sur les crimes présumés commis en République Démocratique du Congo (RDC), dans la province du Nord-Kivu depuis janvier 2022.
Dans une déclaration consultée ce lundi 14 octobre Karim A. Khan KC, procureur de la CPI, a affirmé que « les récents épisodes de violence au Nord-Kivu sont liés à des schémas récurrents d’hostilités qui sévissent dans la région depuis au moins le 1er juillet 2002, date à laquelle la Cour a commencé à exercer sa compétence en RDC ».
Cette réactivation s’inscrit dans la continuité de l’enquête initiale ouverte en 2004, désormais élargie pour inclure les crimes récents. Le procureur a réitéré l’engagement de la CPI dans la lutte contre l’impunité et le souci d’assurer justice aux victimes de ces violences.
M. Khan a insisté sur le fait que l’enquête de la CPI ne se limiterait pas à des parties spécifiques du conflit. « Mon Bureau examinera de manière globale, indépendante et impartiale la responsabilité de tous les auteurs présumés », a-t-il souligné. Il a également rappelé l’importance du principe de complémentarité, c’est-à-dire la coopération avec les autorités congolaises, afin de garantir une justice efficace et conforme aux attentes des victimes.
Cette relance des investigations fait écho à l’insatisfaction exprimée par les autorités congolaises quant à la lenteur des procédures de la CPI. Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice, avait récemment déploré la passivité de la Cour face aux crimes commis dans l’Est de la RDC, accusant le Rwanda de soutenir le groupe armé M23, responsable de nombreuses exactions dans cette région. Ces accusations ont d’ailleurs mené à l’ouverture d’une affaire distincte devant la Cour de justice des États d’Afrique de l’Est (EAC), où la RDC a engagé des poursuites contre Kigali pour son implication présumée dans les atrocités perpétrées sur son territoire.
C.T. MAMPUYA