Navrée. C’est le mot qui résume la réaction de la société civile, forces vives du Nord-Kivu une année après l’instauration de l’état de siège dans les régions en proie à l’insécurité dans l’Est de la RDC. Ne jurant que par la levée de cette mesure, la structure citoyenne propose deux voies de sortie de la crise.
Dans une sortie médiatique ce 06 mai 2022 depuis la ville commerciale de Butembo, le premier vice-président de la structure citoyenne se désole qu’une année après, les autorités militaires et policières sont « incapables » d’imposer la paix et la sécurité au Nord-Kivu et en Ituri. Pour Edgar Katembo Mateso, la mesure bien accueillie par la population en mai 2021 ne fait qu’accroitre le malheur des citoyens.
« Nous avons pensé qu’au regard de ce que nous vivons sur terrain, il est important qu’on puisse lever cet état de siège. Le nombre de déplacés augmente autant que le nombre de victimes. Les routes sont toujours bloquées parce que les véhicules continuent d’être incendiés et les champs ne sont toujours pas accessibles, les populations qui ont fui leurs villages ne sont jamais retournées. Ça ne sert à rien de continuer à maintenir cette stratégie qui n’a pas réussi », opine le premier vice-président de la société civile.
L’interlocuteur de la presse rappelle que la société civile a toujours proposé deux voies pour sortir de « cette situation difficile ».
« La première voie, c’est essayer de réévaluer les opérations précédentes et procéder immédiatement à la relève des tous les militaires qui ont longtemps œuvré dans la zone en commençant par ceux qui ont été recruté à partir des groupes armés… La deuxième stratégie, c’est de pouvoir former cette population afin qu’elle puisse elle-même avoir des notions élémentaires sur le renseignement, ce qui lui permettra de pouvoir remonter les alertes toutes les fois qu’elle va constater un suspect dans une zone. Il faut également la former en tactique de guerre de telle sorte que lorsque l’ennemi nous attaque, l’on puisse trouver des mécanismes pour se défendre ou prendre des dispositions utiles pour s’échapper de la menace. En fin, il faut apprendre à cette population comment manier les armes, de telle sorte que s’il y a un village qui est attaqué, et que si l’armée se sent débordé, la population puisse venir à la rescousse de son armée. C’est cette voie qui peut encore sauver la République, et c’est constitutionnel conformément à l’article 63 », propose Edgar Mateso.
C’est ce vendredi 06 mai 2022 que l’état de siège totalise une année depuis son instauration dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Depuis le 6 mai 2021, le président de la République Félix Tshisekedi avait instauré l’état de siège dans les deux provinces précitées pour mettre fin à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers qui créent l’insécurité.
Visesa Louangel, à Butembo
