RDC : Le « Congo n’est pas à vendre » exige la restitution des fonds liés à la « corruption » de Glencore par la Suisse

La coalition “Le Congo n’est pas à vendre” a organisé un sit-in devant l’ambassade de Suisse à Kinshasa, le vendredi 20 décembre 2024. L’objectif de cette manifestation était d’exiger la restitution des fonds compensatoires versés par Glencore à la Suisse, suite à des actes de corruption avérés en République démocratique du Congo (RDC).

Glencore, géant du secteur minier, a été condamné par la justice suisse à une amende de 150 millions de francs suisses (environ 180 millions de dollars) pour des pratiques de corruption en RDC. Selon le consortium, ces fonds, actuellement retenus par la Confédération suisse, devraient revenir aux véritables victimes : le peuple congolais.

« La Suisse doit restituer ces fonds au Congo. Ce sont les Congolais qui ont souffert des actes de corruption commis par Glencore. Cet argent appartient au peuple congolais, », a déclaré Jean-Claude Mputu, porte-parole de la coalition, lors d’un entretien avec Yabisonews.cd.

À l’issue de la manifestation, une délégation de “Congo n’est pas à vendre” a été reçue par l’ambassadeur de la Suisse en RDC. Ce dernier, a affirmé comprendre la position du collectif, tout en expliquant que la législation suisse empêche la restitution directe des fonds en l’absence de la coopération des autorités congolaises dans l’enquête.

« Se cacher derrière l’absence de collaboration des autorités congolaises pour refuser la restitution de cet argent va à l’encontre des valeurs que la Suisse prétend défendre. », affirme le Congo n’est pas à vendre.

La coalition a également rappelé que les paiements déjà effectués par Glencore à la RDC ne peuvent être assimilés à une indemnisation liée à la corruption. Elle exige :

1 .Une clarification des 180 millions USD : La Suisse doit établir la nature de ces fonds et leur lien avec les faits de corruption.

2. La mise en place d’un mécanisme de restitution directe : Création d’un fonds fiduciaire pour allouer les 150 millions CHF à des projets de développement durable en RDC.

3. Un dialogue renforcé : Instaurer une collaboration entre la Suisse, la RDC, et les partenaires internationaux pour trouver des solutions concrètes.

4. Un engagement éthique de la Suisse : Faire preuve de flexibilité juridique pour garantir que ces fonds bénéficient directement aux populations congolaises affectées.

Des actions de plaidoyer à l’international:
La coalition ne compte pas s’arrêter là. En novembre dernier, une délégation s’est rendue en Suisse pour rencontrer des parlementaires, des ONG et des autorités locales afin de défendre cette cause.

Malgré une réponse défavorable, le collectif reste déterminé à obtenir justice.

« Le Congo n’est pas à vendre continuera à se battre pour que les victimes de la corruption de Glencore soient réparées, avec ou sans la coopération des autorités congolaises, », a conclu Jean-Claude Mputu.

Le collectif interpelle la Suisse sur sa responsabilité morale en tant que pays hôte de multinationales comme Glencore. Selon Congo n’est pas à vendre, la rétention de ces fonds par la Confédération renforce l’idée que la Suisse profite indirectement des pratiques corruptives de ses entreprises.

Le collectif Congo n’est pas à vendre appelle à une gestion innovante et concertée des fonds compensatoires issus des sanctions contre Glencore. À travers ce combat, la société civile congolaise réaffirme son engagement pour la justice sociale et la transparence.

C.MAMPUYA

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