Réuni ce mercredi 04 septembre à la Cour constitutionnelle, le bureau du conseil supérieur de la magistrature a exprimé son désaccord aux mesures prises par le ministère de la justice, au sujet du transfèrement des détenus vers la prison centrale de Makala et celle de Ndolo.
Dans un communiqué sanctionnant cette rencontre, le conseil supérieur de la magistrature a rappelé que les arrestations sont non seulement légales, mais aussi nécessaires face à l’augmentation de la criminalité dans la capitale.
« Certes l’arrestation est l’exception, mais devant la hausse de la criminalité dans la ville, les arrestations et les détentions opérées par les magistrats constituent une réponse légale et idoine pour sécuriser la population », indique les magistrats congolais.
Ne pas appréhender les suspects, a insisté le Conseil, constituerait une violation flagrante de la loi et mettrait en danger la sécurité publique.
« Demander au magistrat de ne pas arrêter ni transférer à la prison, constitue une violation flagrante de la loi et surtout une autre manière d’installer, au sein de la société congolaise, les règles de la vengeance privée et la loi du plus fort », martèle-t-il.
Le Bureau du CSM a ainsi exhorté les magistrats à poursuivre leur travail « dans le strict respect de la Constitution et des lois de la République », tout en restant « calmes et respectueux des règles d’éthique et de déontologie ».
Le Bureau du CSM a également appelé à la création d’un cadre de concertation avec le ministère de la Justice pour discuter des questions liées à l’administration de la justice. Le Conseil a critiqué les déclarations du Vice-ministre de la justice, les qualifiant de « dangereuses », car elles risquent de stigmatiser les magistrats et de les exposer à la vindicte populaire”.
Selon le CSM, la tentative d’évasion ne doit pas être imputée aux magistrats, qui jouent un rôle clé dans la lutte contre la criminalité au pays.
Cette réaction du CSM fait suite à une note circulaire émise le 2 septembre 2024 par le ministre de la Justice, ordonnant l’arrêt des transferts des détenus préventifs vers les prisons de Makala et de Ndolo. Cette décision prise dans la foulée d’une tentative d’évasion massive à la prison de Makala, survenue dans la nuit du 1er au 2 septembre.
C.T. MAMPUYA