RDC: Le gouvernement congolais rejette les accusations de l’UE sur la déforestation et défend sa filière café-cacao

La République Démocratique du Congo a vigoureusement rejeté les accusations de déforestation massive formulées par l’Union européenne (UE) à l’encontre de ses produits agricoles, notamment le café et le cacao.

Lors d’un point de presse conjoint tenu le 30 décembre 2024, les ministres Julien Paluku (Commerce extérieur) et Patrick Muyaya (Communication et Médias) ont apporté des éléments de réponse détaillés.

S’appuyant sur des données précises, le gouvernement congolais a rappelé que ses 80 millions d’hectares de terres arables ne compromettent en rien le couvert forestier du pays, qui s’étend sur 155,5 millions d’hectares, dont 62% de forêts tropicales humides essentielles à la stabilisation climatique mondiale.

« Nous avons 80 millions de terres arables qui n’ont rien à voir avec les couverts forestiers du pays qui est de 155,5 millions d’hectares, dont 62 % sont des forêts tropicales humides parmi lesquelles 105 kilomètres paraissent des tourbières, des mangroves et des forêts inondées», a précisé Julien Paluku.

Le ministre a souligné que les cultures pérennes telles que le café et le cacao, réputées pour leur qualité biologique, sont majoritairement cultivées dans des régions éloignées des forêts sensibles, comme Beni, Ituri, Tshopo et l’espace Grand Équateur. Avec un taux annuel de déforestation de seulement 0,03%, la RDC se distingue comme l’un des pays les plus performants en matière de préservation forestière, grâce notamment à des initiatives d’agroforesterie.

Face à la menace d’exclusion de ses produits agricoles du marché européen, le gouvernement congolais a adopté une série de mesures concrètes :

– Renforcement des structures nationales de certification (ANAPEX, ONAPAC, OCC) pour garantir l’origine des produits « made in Congo ».
– Création d’une bourse congolaise des matières premières, la « Kinshasa Mercantile Exchange », pour permettre au pays de participer à la fixation des prix.
– Développement accéléré des zones économiques spéciales pour favoriser la transformation locale et l’exportation compétitive.
– Renforcement du dialogue avec l’UE et la MONUSCO pour dissiper les malentendus et sortir la RDC de la liste des États accusés de déforestation.

« Les grandes puissances doivent reconnaître leurs responsabilités environnementales. L’Afrique subsaharienne, qui ne contribue qu’à 4,6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne peut pas être le bouc émissaire des déséquilibres écologiques mondiaux », a martelé Patrick Muyaya.

Tout en appelant à un dialogue constructif avec l’UE, le gouvernement congolais n’exclut pas de recourir à la « réciprocité en diplomatie commerciale et économique » si ses produits étaient effectivement exclus du marché européen. La RDC entend bien défendre ses intérêts en diversifiant ses débouchés, notamment vers les États-Unis, la Chine, et l’Inde.

C.MAMPUYA

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