Lors du briefing hebdomadaire tenu dans la salle de presse de la RTNC3, les ministres Patrick Muyaya (Communication et Médias), Grégoire Mutshail Mutomb (Agriculture et Sécurité Alimentaire), et Muhindo Nzangi Butondo (Développement Rural) ont présenté un bilan des actions du gouvernement dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural. Le thème central de cette rencontre : « Actions du Gouvernement dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural : bilan annuel et perspectives. »
Dans son intervention, le ministre d’État Muhindo Nzangi Butondo a mis en avant la stratégie de développement intégral adoptée par le gouvernement pour répondre aux défis de connectivité et de désenclavement. Insistant sur l’importance de solutions inclusives, il a expliqué que les efforts visent à mobiliser la population dans l’entretien et la réhabilitation des infrastructures routières.
« Il nous faut une stratégie qui englobe tout le pays. Nous ne pouvons pas privilégier certaines régions et abandonner d’autres. La méthode IMO, qui implique directement les populations locales dans l’entretien des routes, sera essentielle pour réhabiliter les 38 000 km de routes agricoles identifiées par le président », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, 11 000 km de routes provinciales, reliant les chefs-lieux des territoires aux chefs-lieux de provinces, ont été identifiés comme prioritaires. Ces routes permettent de stabiliser la connectivité, facilitant ainsi l’évacuation des produits agricoles vers les marchés de consommation. Muhindo Nzangi a également souligné l’importance des voies navigables comme complément aux réseaux routiers.
« La République Démocratique du Congo est un pays béni. Avec nos immenses ressources naturelles et notre position géographique, nous avons une opportunité unique de bâtir un système intégré qui soutient le développement rural », a-t-il ajouté.
Abordant les défis du secteur agricole, le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb, a souligné un enjeu majeur : l’autosuffisance en semences. Le pays reste fortement dépendant des importations, ce qui nuit à la souveraineté alimentaire.
« Nous devons revenir aux fondamentaux. L’agriculture commence par la production locale de semences. Aujourd’hui, notre pays ressemble à un dépotoir, recevant des semences de partout dans le monde. Cela doit changer », a-t-il martelé.
Le ministre a annoncé le lancement d’une sensibilisation auprès des parlementaires pour accélérer l’adoption de la loi sénancière, un cadre juridique visant à encourager la production locale des semences.
Pour lutter contre la pauvreté croissante dans les zones rurales, Grégoire Mutshail Mutomb a détaillé un plan d’accompagnement en trois étapes :
Appui initial: Fournir un soutien immédiat aux populations pour relancer la production agricole.
Renouvellement du soutien : Consolider les acquis pour assurer une continuité dans les efforts.
Formation à l’autonomie : Enseigner aux agriculteurs des techniques pour qu’ils puissent gérer durablement leurs productions.
« Il est temps de donner aux agriculteurs les outils nécessaires pour qu’ils deviennent autonomes. Nous avons des inspecteurs agricoles jusqu’aux collectivités locales, prêts à encadrer ces initiatives », a-t-il affirmé.
Les deux ministres ont insisté sur l’importance de la synergie entre les infrastructures routières et le développement agricole pour répondre aux défis économiques et sociaux du pays. En misant sur la mobilisation des populations, la production locale et une planification intégrée, le gouvernement vise à poser les bases d’un développement durable et inclusif.
« Ce n’est que le début d’un long chemin. Mais avec des efforts conjugués, nous pouvons changer la donne pour les générations futures », a conclu Grégoire Mutshail Mutomb.
C.MAMPUYA