Le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a dressé un tableau des situations sécuritaires complexes au Nord-Kivu et en Ituri, lors d’un briefing spécial animé avec le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, le dimanche 24 novembre 2024. Il a expliqué les enjeux spécifiques des deux provinces, toutes deux en état de siège depuis mai 2021.
Ce briefing s’inscrit dans le prolongement d’une mission menée dans l’Est par la Première ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, à la demande du président Félix Tshisekedi.
« Vu la situation sécuritaire que traversent ces deux provinces, le Président a estimé qu’il était important que la Première ministre fasse une évaluation sur le terrain pour s’assurer que les mesures liées à l’état de siège soient ajustées si nécessaire », a expliqué Jacquemain Shabani.
Selon le VPM de l’intérieur, les dynamiques sécuritaires diffèrent profondément entre le Nord-Kivu et l’Ituri.
« Au Nord-Kivu, on est agressé par un pays connu », a-t-il affirmé, faisant implicitement référence au Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23. Par ailleurs, le Nord de cette province est confronté à la menace des ADF (Allied Democratic Forces), un groupe armé islamiste d’origine ougandaise, actif depuis plusieurs décennies.
En Ituri, la situation est marquée par la violence des groupes armés locaux, notamment les milices Zaïre et Codeco. Toutefois, une présence des ADF/Nalu a également été identifiée.
« Les appréhensions des communautés locales et des organisations locales sont différentes selon les provinces », a-t-il ajouté, illustrant la complexité de trouver des solutions adaptées à chaque contexte.
Le vice-Premier ministre a rappelé que le Nord-Kivu et l’Ituri restent des zones d’opérations militaires intensives.
« La province du Nord-Kivu se trouve encore dans une zone d’opération militaire, et l’Ituri malheureusement connaît les mêmes activités », a-t-il précisé.
Lors de son déplacement sur place, la Première ministre a reçu plusieurs mémos des délégations locales, contenant des recommandations sur la gestion de l’état de siège et les actions à mener.
« Ces documents doivent être analysés en détail pour extraire les informations, les plus importantes, afin que des orientations précises soient prises pour sortir de cette situation d’exception », a indiqué Jacquemain Shabani.
CT. MAMPUYA