Le Bureau Provincial du Parlement des jeunes du Nord-Kivu s’inscrit en faux contre les propos de Jules Alingete Key devant des investisseurs américains réunis dans le cadre de la première édition du North South Investsements Forum (NSI) qui se tient à Houston. Dans un communiqué officiel rendu public ce jeudi 28 avril 2022, les jeunes du Nord-Kivu soutiennent ainsi la plainte de son Bureau National introduite à l’auditorat général contre l’Inspecteur Général des Finances.
Suivi dans son discours tenu devant les investisseurs internationaux aux Etats Unis, Jules Alingete a affirmé, mardi 26 avril 2022, qu’il n’y a pas de guerre en République Démocratique du Congo (RDC). Alors que ce proche du Président de la République pensait séduire ses interlocuteurs d’investir dans son pays, ses propos ont été interprétés à tort et à travers dans l’Est de la RDC où les porteurs illégaux d’armes sèment terreur et désolation par des massacres interminables.
La gloire du discours de cet homme politique n’aura duré que quelques secondes. Dans l’Est de ce pays où les rebelles versent le sang des innocents, les langues se sont très vite déliées pour dénoncer un discours « choquant », selon la Convention pour le Respect des Droits de l’Homme (CRDH). « Ce qu’Alingete a dit, de surcroît, à l’étranger dans ses démarches diplomatiques, il a craché sur le sang des innocents », s’est aussi désolé le député national Tembos Yotama, élu de Butembo qui dit attendre des explications « claires » et « nettes » de l’Inspecteur général des finances suites à ces propos « complices ».
Une honte pour la République
Le Bureau Provincial de la jeunesse du Nord-Kivu, pour sa part, s’inscrit dans la logique que « la RDC est un pays de droit, et ne doit que l’être sur le plan juridique que politique, cela dans le but de parfaire l’intérêt supérieur du peuple congolais ». Le Parlement des jeunes pense que les propos de Jules Alingete sont de nature à inciter les militaires à commettre des actes contraires au devoir durant l’état de siège. Il renchérit que ce discours risque de démoraliser les troupes pendant les circonstances exceptionnelles, et ainsi provoquer une déception.
« … Ces propos portent honte à la République, et plus particulièrement aux citoyens congolais habitant l’Est du pays, notamment ceux du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Grand-Katanga et de l’Ituri qui vivent depuis plus de trois décennies des guerres injustes », lit-on dans le communiqué du Parlement des jeunes.
Cette structure affirme qu’elle sera heureuse de voir l’auditeur général fixer ce dossier devant le Tribunal Militaire de Garnison pour que justice soit rendue au nom du peuple congolais.
Un discours sorti de son contexte ?
Dans une mise au point faite mercredi 27 avril 2022, l’Inspection Générale des Finances (IGF) déplore l’exploitation malencontreuse de ses propos par « des personnes instrumentalisées ». Dans cette mise au point, l’attaché de presse principal de l’IGF note que son chef compatit d’ailleurs à la douleur de ses frères et sœurs de la partie Est du pays, victimes de la barbarie terroriste des groupes armés, contre laquelle le président de la République, le Gouvernement et les FARDC ne ménagent aucun effort pour l’éradiquer. L’Inspection Générale des Finances a alors demandé à tous ceux qui aiment le Congo de ne pas se prêter à la récupération politique des personnes qui ne veulent pas des Investissements en RDC, alors qu’il s’agit de la voie par excellence pour la création d’emplois et le soulagement de la situation sociale des Congolaises et Congolais.
Visesa Louangel, à Butembo