Le réseau Mwangaza, plateforme regroupant des organisations de la société civile en République démocratique du Congo, a présenté le 26 juillet ses propositions pour relancer le secteur de l’électricité, 10 ans après sa libéralisation. Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 26 juillet 2024, les intervenants ont dressé un bilan mitigé des réformes menées dans le secteur, avant de formuler des pistes d’action.
Selon Éric Kassongo, porte-parole du réseau Mwangaza, l’électricité est un élément clé du développement qui doit être au cœur des priorités gouvernementales. Aucun pilier comme l’économie ou la santé ne peut prospérer sans énergie.
« Aucun pilier du gouvernement ne peut se développer sans énergie. Il est crucial de planifier de manière intégrée le développement pour que l’énergie soit un levier pour booster tous les secteurs », a-t-il souligné.
Il plaide pour une meilleure planification intégrée du secteur et des réformes courageuses pour attirer les investissements.
« C’est une question centrale qui doit être traitée au niveau du gouvernement pour permettre une véritable planification de l’énergie et pour que les réformes engagées puissent aboutir. Cela améliorera le climat des affaires et attirera des investisseurs, en nécessitant non seulement un financement public mais aussi des partenaires extérieurs », recommande-t-il.
Pour sa part, l’économiste All Kitenge a souligné le défi majeur de la pauvreté qui touche 80% des Congolais. Sans électricité, le développement à la base promu par le président est impossible.
Par ailleurs, il déplore le manque de résultats concrets depuis la loi de libéralisation, il y a 10 ans et appelle à passer de la planification à l’action.
« Le défi majeur est la honteuse pauvreté. Il est inacceptable qu’au 21ème siècle, plus de 80% de notre population vive dans la pauvreté. Le chef de l’État a clairement identifié ce problème et a basé sa stratégie sur le développement à la base. Cependant, pour le développement, il est impossible de progresser sans électricité. Ainsi, celui qui planifie le développement devrait commencer par l’électricité » , a-t-il fait savoir.
De son côté, Ir Damien Twambilangana, Directeur Général Adjoint de l’Anser, a identifié trois défis majeurs: réglementaire, financier et de compétences. Il a appelé à aller plus loin dans les réformes réglementaires, à allouer des moyens financiers conséquents au secteur et à renforcer les capacités des entreprises locales pour construire des centrales hydroélectriques.
Face à ces défis, le réseau Mwangaza préconise une véritable volonté politique, un financement adéquat et un renforcement des compétences nationales pour combler le déficit énergétique et permettre un véritable développement socio-économique du pays.
C.T. MAMPUYA