RDC : Les parcs de Kundelungu et Salonga perdent 32% de leurs forêts en 20 ans

Les parcs nationaux de Kundelungu et de Salonga, deux vastes réserves naturelles de la République démocratique du Congo, subissent une déforestation alarmante. En deux décennies, ces espaces protégés ont vu disparaître une part significative de leurs forêts. Le parc de Kundelungu, situé dans le sud-est du pays, a perdu 32 % de sa forêt de miombo, tandis que celui de Salonga, dans le centre-ouest, a vu disparaître plus de 10 % de ses forêts primaires.

« Cela veut dire que près d’un tiers des arbres et de la végétation qui couvraient ces deux parcs nationaux n’existent plus aujourd’hui », a déclaré à Yabisonews.cd le professeur Yannick Useni Sikuzani, agronome à l’Université de Lubumbashi. Une situation préoccupante pour la biodiversité, mais aussi pour l’équilibre climatique de la région.

D’après le professeur Useni, cette disparition est principalement due à l’intervention humaine. « L’agriculture, les feux de brousse, la fabrication de charbon de bois et le brûlis sont les principales causes de la déforestation dans ces aires protégées », explique-t-il. Ces pratiques, bien qu’ancrées dans la vie rurale, contribuent jour après jour à la dégradation de ces écosystèmes uniques.

Dans le parc national de Kundelungu, ce sont quelque 743 km² de forêts, soit plus de 104 000 terrains de football, qui ont disparu entre 2001 et 2022. Cette déforestation rapide s’explique notamment par la proximité de la ville de Lubumbashi, d’où provient une forte pression démographique et économique. Les populations y exploitent les ressources forestières pour survivre, souvent sans conscience de l’impact écologique.

À Salonga, les feux de brousse sont souvent utilisés pour défricher ou pour la chasse, contribuant à la perte progressive de la couverture forestière. « Ces pratiques détruisent la forêt petit à petit. Et avec cette disparition, c’est la nature qui souffre : les animaux perdent leur habitat, le sol s’appauvrit, le climat se dérègle », alerte le professeur Useni.

Face à cette situation, des pistes de solutions existent. Le professeur recommande « de sensibiliser les communautés locales, de promouvoir l’agriculture durable et de renforcer la surveillance des parcs ». Ces mesures permettraient de freiner la dégradation en conciliant les besoins des populations avec la nécessité de préserver l’environnement.

La protection des forêts congolaises, considérées comme l’un des derniers poumons verts de la planète, reste un enjeu majeur.

« La sauvegarde nécessite une action concertée entre autorités, scientifiques, ONG et populations locales, afin d’éviter que ces trésors naturels ne disparaissent définitivement », a conclu le professeur Useni.

Cedrick Katay Kalombo

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