Dans un entretien accordé ce mardi 4 mai à yabisonews.cd, l’experte en gestion des conflits et stratégies, Nadine Bakari, a salué la décision du chef de l’Etat Félix Tshisekedi de décréter l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.
Elle a expliqué comment la gestion de deux provinces ( Nord-Kivu et Ituri) concernées pourra se passer pendant toute la durée de l’état de siège.
“L’état de siège n’est pas premièrement synonyme de la restriction des libertés. La restriction des libertés est plutôt mise en avant en état d’urgence. Donc là, les autorités politico-administratives ont malheureusement le droit de pouvoir restreindre certaines libertés de la population, comme par exemple le confinement que nous avons vécu récemment, ou encore le couvre-feu. Par contre, l’état de siège considère avec le renforcement proprement dit de la militarisation, le transfert du pouvoir politico-administratif au pouvoir militaire. En fonction du bon vouloir et de la méthodologie et de la stratégie d’application de cet état de siège…Quoi qu’il en soit, elles sont de libre choix pour les responsables de cette entité militarisée, en collaboration bien sûr avec le président de la République qui entérine les options”, explique-t-elle.
A l’en croire, l’état de siège ne manquera pas d’impacter l’économie des provinces concernées. Ainsi, elle propose une piste de solution pour palier à la situation.
“Si l’état de siège est en effet appliqué, comme on en a vu ailleurs, il y aura ce qu’on appelle l’économie de guerre, avec un approvisionnement permanent ou dispatch des vivres afin de pouvoir garder la population qui vaquait de façon libre à ses activités commerciales. De façon générale, des subventions ou aussi un système pyramidal presque renversé, en terme de financement et d’appui”, a-t-elle renchéri.
Pour cette experte en gestion des conflits, ce n’est pas la première fois que l’état de siège est décrété en RDC.
“Il y a eu état de siège, décrété par le président de la République, à Yumbi récemment. Après les exactions, nous avons eu un administrateur du territoire qui était un militaire de l’armée”, a-t-elle conclu.
Ainsi, pour que cet ètat de siège soit un succès , Nadine Bakari invite à une collaboration civilo-militaire de meilleure qualité. Il faudra donc que la population soit impliquée et pas subir les exactions.
Sandrine FUNDI