RDC : L’ODEP salue la mise sous surveillance des « opérations d’acquisition immobilière » et appelle à leur suspension

L’Observatoire de Dépenses Publiques (ODEP) a salué, dans un communiqué parvenu ce dimanche 9 mars à la rédaction de yabisonews.cd, la mise sous surveillance des opérations d’acquisition immobilière en République Démocratique du Congo. Selon l’ODEP, cette mesure vise à garantir une gestion financière « rigoureuse ».

« L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) salue la mise sous surveillance des opérations d’acquisition immobilière par les entités publiques, une mesure essentielle pour garantir une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques », lit-on dans ce communiqué signé par Florimond Muteba, président du Conseil d’Administration.

Ces acquisitions, souvent marquées par des pratiques de surfacturation et de détournement de fonds, constituent, d’après l’Observatoire, un risque majeur pour l’optimisation des ressources publiques.

Dans un contexte où la rationalisation budgétaire est une priorité, l’ODEP appelle également à l’instauration d’un cadre strict de contrôle et de supervision des opérations d’acquisition immobilière par les entités publiques.

« Il exhorte l’Inspection Générale des Finances (IGF) à renforcer sa vigilance afin de prévenir toute tentative de prédation financière », ajoute le communiqué.

Dans le texte, l’Observatoire de Dépenses Publiques émet six recommandations à savoir :

1. Suspension immédiate de toutes les acquisitions immobilières en cours, jusqu’à la réalisation d’un audit indépendant pour détecter d’éventuelles irrégularités. L’objectif est d’assurer une gestion conforme aux principes de performance et de soutenabilité financière, en accord avec les meilleures pratiques internationales.

2. Institutionnalisation d’une approbation en Conseil des ministres pour toute acquisition immobilière par une entité publique. Cette mesure garantira une validation au plus haut niveau, réduisant ainsi les risques de dérives et renforçant la redevabilité des décideurs.

3. Mise en place d’une politique de construction des infrastructures publiques, y compris en périphérie de la capitale, afin de réduire la dépendance aux acquisitions immobilières surévaluées. « Il est inacceptable que certaines acquisitions, notamment auprès de vendeurs privés étrangers, affichent un coût au mètre carré jusqu’à dix fois supérieur à la norme du marché », déclare Florimond Muteba.

4. Renforcement du contrôle exécutif et mise en place de sanctions sévères contre les auteurs de pratiques frauduleuses.

5. Création d’un mécanisme indépendant de certification et de vérification des prix immobiliers pour les entités publiques. L’objectif est d’établir une grille de référence des coûts afin d’éviter toute manipulation des prix et d’assurer des acquisitions conformes aux standards du marché. « Cette initiative garantirait une traçabilité et une conformité strictes aux exigences de transparence et d’efficacité financière », explique l’ODEP.

6. Obligation pour les entités publiques de publier systématiquement les détails financiers de leurs acquisitions immobilières. « Cette publication devra inclure les prix d’achat, les évaluations foncières et les justifications budgétaires, conformément aux principes de redevabilité et de transparence financière », estime-t-il.

Michée Efoya

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