Des acteurs politiques de l’opposition et de représentants de la société civile, ont lancé la campagne « non à la constitution et au 3ème mandat pour Félix Tshisekedi « . Lors d’une matinée politique, ce samedi 09 novembre 2024 à Notre dame de Fatima. Occasion pour ce collectif d’annoncer une manifestation d’ampleur pour le 16 décembre 2024.
Ce rassemblement vise à sensibiliser les citoyens congolais contre la modification de la Constitution, perçue comme une tentative d’extension indue du mandat du président Félix Tshisekedi.
Delly Sessanga, l’une des figures de proue de ce mouvement, a expliqué que cet appel au sursaut national a pour objectif de préserver la stabilité et l’intégrité de la République Démocratique du Congo.
« D’abord, il faut sensibiliser le peuple parce que cette Constitution est passée par référendum, contrairement à ce que prétend le pouvoir en place. Le 18 décembre sera l’anniversaire de ce référendum, donc nous nous retrouverons deux jours avant pour dire au peuple que cette Constitution doit être protégée pour le bien de notre pays, pour sa stabilité et la cohésion nationale. », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « c’est pour empêcher un coup d’État que le pouvoir actuel veut perpétrer contre la République, en changeant la Constitution que nous sommes levés. Nous disons que l’article 220 est le compromis issu de toute la lutte démocratique et politique dans notre pays, qui doit être préservé. ».
Pour le président du parti Envol, la Constitution de 2006, adoptée par référendum, est un pilier de la démocratie congolaise qui ne devrait pas être modifiée pour des « intérêts individuels ».
Sessanga souligne l’importance de la date choisie pour la manifestation : le 18 décembre marque l’anniversaire du référendum de 2005, qui avait conduit à l’adoption de la Constitution.
« Nous nous retrouvons deux jours avant pour rappeler au peuple que cette Constitution doit être protégée pour la stabilité et la cohésion nationale. « Le Sursaut National, l’appel qui a été lancé, a été adressé à tout le monde : les acteurs de la société civile, les acteurs de l’opposition tout comme de la majorité. Chacun doit se prononcer face à cette menace sérieuse contre la démocratie aujourd’hui »,
a-t-il déclaré.
Ados Ndombasi, un autre membre du collectif, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère être une dérive dictatoriale. Il accuse le président de trahir les valeurs démocratiques et le sacrifice de ceux qui ont lutté pour la démocratie en RDC.
« Briser le pacte de stabilité républicaine pour s’octroyer un troisième mandat est une initiative hasardeuse », a déclaré Ndombasi, rappelant la mémoire des martyrs de la démocratie, dont les chrétiens de 1992 et plusieurs militants de l’UDPS.
Dans son discours, Ndombasi a rappelé aux citoyens leur devoir de défendre la Constitution, citant l’article 64.
« Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation de la Constitution ». Cet appel s’adresse à l’ensemble de la population : opposition, majorité, société civile, organisations citoyennes et religieuses.
Le Sursaut National appelle à la création des comités de résistance pacifique pour empêcher cette modification constitutionnelle. Il invite chaque député, sénateur, et membre du gouvernement à s’opposer publiquement à cette initiative.
«Face au péril national, ceux qui se taisent sont dans le camp de la haute trahison », conclut la déclaration.
Le collectif en appelle directement au président Tshisekedi de respecter le calendrier électoral et de passer pacifiquement le pouvoir en 2028. La Constitution congolaise est la base de la paix et de l’unité nationale, concluent les organisateurs de cet appel au sursaut national, et son altération pour des ambitions personnelles risquerait de replonger la RDC dans une instabilité politique durable.
C.T. MAMPUYA
