Le procureur général près la cour constitutionnelle a de nouveau saisi le 24 juin 2021, le président du sénat pour obtenir l’autorisation de poursuites contre le sénateur Augustin Matata Ponyo.
Contrairement au premier réquisitoire concernant le dossier du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo toujours contre Matata Ponyo, récemment rejeté par les sénateurs, ce nouveau réquisitoire concerne un dossier d’indemnisation des victimes de la zaïrianisation.
C’est lorsque Matata Ponyo était devenu premier ministre que plusieurs ordres de payements informatisés (OPI) avaient été établis et exécutés par la banque centrale.
« Devenu premier ministre, monsieur Matata Ponyo Mapon va ordonner le payement de l’ordre de 110.907.681, US et 27.894.707,92 US entre 2012 et septembre 2013 », lit-on dans le réquisitoire du PGR
D’après le PGR Jean-Paul Mukolo, c’est en complicité avec la Direction générale de la dette publique (DGDP) que Matata Ponyo avait monté ce dossier quand il fut encore ministre des finances, prétendant indemniser les personnes qui avaient perdu leurs biens pendant l’époque de la zaïrianisation sous le régime de l’ancien président Mobutu.
Pour appuyer son argumentaire, le procureur général Jean-Paul Mukolo rappelle un dossier judiciaire ouvert en 2013 concernant le remboursement desdites créances, après l’ordre donné par l’ancien président de la République, Joseph Kabila, à la banque centrale d’y mettre fin.
C’est ainsi que le procureur près la cour constitutionnelle sollicite l’autorisation du sénat afin que la vérité éclate sur ce dossier.
« Pour que la vérité judiciaire soit rétablie, il est indispensable que les enquêtes interrompues à l’époque où monsieur Matata Ponyo Mapon Augustin était premier ministre, soient recouvertes. De ce qui précède, il importe que votre bureau autorise que les actes d’instruction soient posés », écrit le PGR à Modeste Bahati Lukwebo.
Il sied de souligner que, selon le procureur général près la cour constitutionnelle, les créanciers pour lesquels Matata Ponyo avait ordonné le paiement de cette somme étaient au nombre de 300. Jusque-là, le PGR n’a pas encore réussi à identifier un seul.
Dostin Eugène Luange