L’ONG Journaliste en Danger (JED) a publié son rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo pendant le mandat de Félix Tshisekedi. C’était ce jeudi 02 novembre 2023 à Kinshasa, à l’occasion de la célébration de la journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les chevaliers de la plume et des micros.
Le bilan présenté par JED est « préoccupant » avec plus de 500 cas d’atteinte répertoriés et 5 journalistes tués. En effet, les chiffres compilés font état de 160 journalistes arrêtés arbitrairement, 130 victimes des menaces ou violences physiques et 123 médias attaqués, fermés ou censurés. Actuellement, 3 professionnels des médias resteraient encore détenus de façon « arbitraire ».
Au regard du nombre croissant d’atteintes déjà recensées au cours de cette année dite électorale, avec près de 90 cas documentés, JED craint pour la sécurité des médias pendant la période pré-électorale et les élections de décembre. L’ONG lance un appel au gouvernement pour mieux protéger les journalistes, acteurs essentiels à la transparence du scrutin.
De son côté,le directeur du cabinet du ministre de la communication et des médias Nicos Lianza , qui faisait office de représentant conteste ce bilan de JED. Dans son intervention, il a mis en avant les actions menées comme la mise en place de systèmes d’alerte.
« S’agissant du Rapport de JED, il y a lieu de préciser que le gouvernement de la RDC juge inopportun de la part de cette association qui travaille depuis très longtemps en RDC de faire une très mauvaise publicité sur la sécurité des journalistes alors que beaucoup a été fait notamment dans la mise en place des systèmes d’alerte via des groupes WhatsApp auxquels JED participe de manière permanente », a-t-il dit.
Nicos Lianza, reconnaît toutefois des limites liées à l’autorité de l’État sur certains territoires occupés, où des exactions contre les journalistes ont pu être commises par des « agresseurs »
Malgré les arrestations arbitraires des journalistes et assassinats, l’ONG rappelle cependant que sous les 5 ans de Tshisekedi, la RDC a fait des progrès notables, notamment au Classement mondial de la liberté de la presse où elle est passée de la 154è place sur 180 pays du monde en 2018, à la 124è place en 2023. Soit 30 places gagnées en 4 ans.
Christian-Timothée Mampuya
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