Le 15 janvier 1990, la musique africaine perdait l’une de ses voix les plus singulières. M’pongo Love, chanteuse zaïroise à la voix cristalline, s’éteignait aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, emportée par une méningite cérébrale à l’âge de 34 ans.
Née Alfride M’Pongo Landu, son destin fut marqué par la tragédie dès son plus jeune âge. À trois ans, une injection de pénicilline la laisse partiellement infirme. L’année suivante, en 1960, elle perd son père, le Commandant Gilbert Mpongo, dans un contexte politique troublé.
Malgré ces épreuves, c’est à l’école Notre-Dame de Boma que son talent musical éclot au sein de la chorale. Repérée par Empompo Loway, elle adopte le nom de scène “M’pongo Love” à 19 ans et fonde son orchestre “Tcheke Tcheke Love”. Son premier titre “Pas possible Maty” (1976) la propulse immédiatement au sommet.
L’année 1977 marque sa véritable consécration avec des tubes comme “Ndaya”, “Kapwepwe”, et “Marketing International”. Sa voix unique, à la fois aiguë et légèrement nasale, transcende son handicap physique et conquiert le public africain. En 1980, devenue indépendante sous son propre label “Love’s Music”, elle produit plusieurs albums à Paris, dont “L’Afrique danse avec M’pongo Love”.
Son dernier chapitre s’écrit au Gabon, où elle s’installe avant que la maladie ne l’emporte prématurément. Trente-cinq ans après sa disparition, sa voix cristalline continue de résonner dans les mémoires comme l’une des plus belles expressions de la musique zaïroise des années 80.
CT. MAMPUYA