RDC: Patrick Muyaya condamne l’usage du terme « opposition politico-militaire » par l’UA pour qualifier le M23

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a exprimé son mécontentement face au communiqué publié, le samedi 25 janvier par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), au sujet de la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Lors d’un briefing presse portant sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu, Patrick Muyaya, juge la réaction de l’UA tardive et maladroite, notamment dans la terminologie utilisée pour désigner le M23, comme une « opposition politico-militaire ».

Patrick Muyaya a dénoncé une prise de position qu’il juge inappropriée, reprochant à Moussa Faki Mahamat d’avoir minimisé les agissements du M23, un groupe armé accusé de crimes de guerre et considéré comme « terroriste » par Kinshasa.

« C’est très regrettable de la part du président de la Commission de l’Union africaine, qui réagit en retard dans un contexte où l’Union africaine, je le rappelle, parraine la médiation menée par le président angolais Joao Lourenço et soutient la présence des forces de la SADC. Réagir après l’Union européenne et d’autres institutions internationales est inacceptable », a déclaré le ministre.

« À quel moment ce mouvement terroriste s’est-il présenté comme une opposition politico-militaire ? », s’interroge le porte-parole du gouvernement. « Lorsque vous vous trompez sur le diagnostic, vous n’êtes pas en mesure de reconnaître la gravité des crimes commis par ce mouvement, qui attaque des civils et des casques bleus. Cela constitue un véritable problème. ».

Le gouvernement congolais estime que cette confusion sape les efforts régionaux et internationaux pour résoudre la crise. Le M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports des Nations unies, est accusé de commettre des atrocités, notamment des attaques contre des civils et des forces de maintien de la paix de la MONUSCO.

De son côté, Moussa Faki Mahamat a exprimé sa préoccupation face à l’escalade de la violence dans l’Est de la RDC et a soutenu les efforts visant à rétablir la paix, affirmant que « la seule voie pour mettre fin au conflit » réside dans la coopération régionale. Cependant, cette déclaration a été mal reçue par Kinshasa, qui y voit une tentative de minimiser les actes graves commis par le M23.

Le gouvernement congolais appelle l’Union africaine à clarifier sa position et à reconnaître la gravité de la situation. « Les efforts pour instaurer la paix nécessitent une compréhension claire des responsabilités de chaque acteur dans le conflit », a conclu Patrick Muyaya.

CT. MAMPUYA

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