RDC – Procès sur l’affaire Forages : L’IGF, Nicolas Kazadi, Muhindo Nzangi et Guy Mikulu attendus à la barre le 2 décembre prochain

Le procès portant sur les présumés détournements de fonds destinés à l’installation de 1 000 stations de traitement d’eau à travers la République démocratique du Congo (RDC) poursuit son cours. La Cour de cassation, siégeant en matière répressive, a tenu ce lundi 25 novembre 2024 sa troisième audience, axée sur le fond de l’affaire.

Au terme de cette audience, la Cour a ordonné la comparution, en qualité de témoins, de plusieurs figures importantes, notamment le responsable de l’Inspection générale des finances (IGF) ou son représentant, l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, ainsi que les ministres du Développement rural, actuel (Muhindo Nzangi) et ancien (Guy Mikulu). Ces personnalités seront entendues le 2 décembre prochain, une décision saluée par les avocats de la défense comme une avancée vers la manifestation de la vérité.

« La préoccupation de tout procès pénal, c’est la vérité judiciaire. Le peuple a droit de savoir parce qu’il a été alerté. Il faut qu’on arrive à comprendre tous les éléments qui préparent la décision finale », a affirmé Maître Raphaël Nyabirungu, avocat de François Rubota, ancien ministre du Développement rural, poursuivi dans cette affaire.

Le bâtonnier Kalengi, membre du collectif d’avocats de Mike Kasenga, a insisté sur l’importance de ces témoignages pour édifier la Cour et garantir une décision conforme à la loi. D’après lui, les témoignages attendus devraient permettre d’établir les responsabilités et de déterminer si les accusations de détournement de fonds sont fondées.

« Ces personnes sont d’une importance capitale pour la manifestation de la vérité dans ce procès. C’est pourquoi la Cour a jugé important de les inviter à comparaître, afin qu’elles édifient la Cour et qu’elle puisse rendre un arrêt conforme à la loi. », a martelé cet avocat de la défense.

Depuis l’ouverture du procès le 4 novembre 2024, les débats se sont intensifiés autour des accusations de détournement de fonds publics pesant sur François Rubota et Mike Kasenga, un opérateur économique actuellement en détention à la prison centrale de Makala.

Les fonds en question, d’un montant de 71 millions de dollars, auraient été destinés à l’installation de 241 stations d’eau, dans le cadre d’un contrat de 400 millions de dollars signé avec le consortium Stever Construct Cameroun SARL et Sotrad Water.

Le procureur général, Firmin Mvonde, avait souligné une surfacturation évidente, évaluant le coût moyen de chaque station à 294 605 dollars. Cependant, lors de l’audience de ce lundi, certaines interventions du ministère public ont été jugées peu convaincantes par la défense.

Le projet, lancé sous un gouvernement précédent, visait à améliorer l’accès à l’eau potable dans 1 000 localités du pays. Toutefois, un rapport conjoint de l’Observatoire de la dépense publique et de la Ligue congolaise contre la corruption a soulevé des doutes sur la transparence des fonds alloués, attirant ainsi l’attention de la justice.

Nicolas Kazadi, ministre des Finances à l’époque des faits, avait payé une partie des fonds en invoquant des engagements pris par son prédécesseur, José Sele Yalaghuli. Il avait également nié toute implication dans des surfacturations. De surcroît, il a été blanchi par la justice.

CT. MAMPUYA

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