Le parti politique Envol, dirigé par Delly Sessanga, a lancé un appel sans équivoque au Président Félix Tshisekedi, lui demandant de quitter pacifiquement le pouvoir à la fin de son second mandat en 2028. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte d’un débat croissant sur la revision de la constitution de 2006.
C’est ce qu’a appris Yabisonews.cd à travers une lettre ouverte adressée aux divers acteurs politiques, la société civile et la population congolaise.
Envol insiste particulièrement sur l’importance de l’article 220 de la Constitution, qui protège certaines dispositions fondamentales contre toute révision, notamment la limitation des mandats présidentiels.
Dans ce contexte, le parti appelle explicitement le Président Félix Tshisekedi à « quitter pacifiquement le pouvoir à la fin de son dernier mandat en 2028 », respectant ainsi le calendrier républicain et permettant la poursuite du jeu démocratique.
« Dans ce cadre, le calendrier républicain de 2028 voulu par le peuple congolais exige de Monsieur Tshisekedi, comme ce fut le cas de son prédésseur Joseph Kabila, ayant à cette date purgé ses deux mandats, de quitter pacifiquement le pouvoir en laissant le jeu démocratique se poursuivre », peut-on lire
Le Comité national d’ENVOL qualifie de « déclarations anachroniques », les récentes allusions au changement constitutionnel faite par les cadres du régime en place. Cette formation y voit « une stratégie à peine dissimulée » pour prolonger son mandat.
Envol souligne l’importance historique de la Constitution de 2006, la décrivant comme un « compromis solide » et un « pacte républicain » issu de longues périodes des crises politiques. Le parti rappelle que ce texte fondamental visait à mettre fin aux contestations récurrentes de la légitimité des institutions.
Dans la même lignée, le parti met en garde contre les conséquences potentielles d’un changement constitutionnel, estimant qu’un « retour en arrière replongera le pays dans la désolation, la division » au seul bénéfice de « l’autoritarisme de quelques individus »
ENVOL prévient contre toute tentative de manipulation des textes constitutionnels, qualifiant de tels actes de « haute trahison » et avertissant qu’ils risqueraient de « jeter à nouveau le pays dans le cycle des discordes profondes »
Le parti réaffirme que les causes des problèmes actuels du pays ne résident pas dans le cadre constitutionnel, mais plutôt dans les pratiques politiques des dirigeants, marquées par des « violations systématiques des lois » et une propension à l’exercice du pouvoir personnel. Ces dérives, estime ENVOL, ont conduit à la situation actuelle de « débâcle ».
C.T. MAMPUYA