RDC – Suspension des partis politiques: Delly Sesanga dénonce une « dérive autoritaire inacceptable » et exige la levée de ces mesures

Dans une déclaration politique publiée ce vendredi 31 octobre, l’opposant Congolais Delly Sesanga, a qualifié « d’une dérive autoritaire inacceptable », les suspensions des partis politiques de l’opposition dont les présidents avaient pris part au conclave de Nairobi.

« Suspension des partis politiques : une dérive autoritaire inacceptable ! J’exprime une profonde indignation face aux décisions du Gouvernement de suspendre les activités des partis politiques PPRD, PISTE, ATD, LGD et AAP. Cette mesure brutale, arbitraire et manifestement orientée politiquement constitue une atteinte grave au pluralisme politique, pilier essentiel de toute démocratie véritable », a fustigé le président du parti politique Envol dans cette déclaration examinée par la rédaction de Yabisonews.cd.

Il qualifie toutefois fois de « disproportionnée », la décision de Kinshasa qui, estime-t-il, étouffe les libertés publiques, soulevant aussi de sérieuses interrogations quant au respect des principes constitutionnels et du Pacte républicain.

« La Constitution du 18 février 2006, en ses articles 22 et 23, garantit à tout citoyen congolais la liberté d’association et la participation à la vie politique nationale. Toute restriction à ces libertés fondamentales ne peut intervenir que dans le strict respect de la loi et sous le contrôle du juge compétent, conformément à l’article 150 de la Constitution », a rappelé Sesanga.

Dans la foulée, le candidat malheureux à la présidentielle de 2023 a indiqué que la loi du 15 mars 2004 sur l’organisation et le fonctionnement des partis politiques « n’autorise la suspension d’un parti que dans des cas précis ».

« La simple participation de certains membres à une réunion, sans preuve d’activités militaires avérées, ne saurait constituer un motif légal de suspension. En conséquence, la décision du Gouvernement de suspendre ces formations, en dehors de toute procédure contradictoire claire, constitue une violation flagrante du principe de légalité et un coup direct porté à l’État de droit », a-t-il déploré.

Par ailleurs, il a également rappelé le pluralisme politique instauré depuis plusieurs années en République démocratique du Congo , qui « n’est pas une faveur concédée par le pouvoir, ni une tolérance ».

« Il s’agit d’un droit inaliénable et fondamental, garanti par l’article 6 de la Constitution, conquis par la lutte du peuple congolais pour la liberté, la justice et l’égalité », a rappelé l’opposant.

Dans le texte, le politicien Congolais de 55 ans a exigé la levée des suspensions de ces formations politiques, appelant également les autres partis politiques à barrer la route à toute intimidation du gouvernement Congolais.

« Face à cette dérive préoccupante, j’en appelle : Aux institutions de la République, garantes de la Constitution, pour qu’elles exigent la levée immédiate de ces mesures arbitraires ;
Aux partis politiques, toutes tendances confondues, à ne pas laisser faire, à défendre ensemble la liberté d’expression, de réunion et le pluralisme politique, valeurs sacrées de notre Pacte républicain », a-t-il renchéri.

Rappelons que le gouvernement Congolais par la voie de son ministre de l’intérieur et sécurité, Jacquemain Shabani a suspendu jeudi , les partis politiques de Seth Kikuni, Matata Ponyo ou encore de Théophile Bemba. Ces salves des suspensions ont été précédées par celles de Joseph Kabila et de José Makila. Dans différents communiqués, Kinshasa a argué ses mesures par le fait que les responsables des partis sanctionnés s’étaient réunis dans un conclave de Nairobi, capitale du Kenya à partir d’où, ils ont créé le mouvement « Sauvons le Congo ».

 

Michée Efoya 

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